L’Afrique est actuellement le théâtre d’une escalade verbale sans précédent entre les partis au pouvoir et d’anciens Présidents. Ce phénomène, visible dans des pays comme la Côte d’Ivoire, la République Démocratique du Congo (RDC) et le Bénin soulève des questions sur les dynamiques politiques et les stratégies de communication en période électorale.
A l’approche des élections, la tentation de discréditer les adversaires est forte. Par exemple, au Bénin, Janvier Yahouédéhou, Ministre-conseiller, a récemment déclaré que l’ancien Président Boni Yayi devrait être en prison pour mauvaise gestion, une affirmation qui a provoqué des remous dans le paysage politique. En Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo est la cible d’attaques incessantes à l’approche de la présidentielle, des attaques visant à le réduire au silence et à affaiblir sa position.
Les Risques de l’invective
Il est important de reconnaître que la stratégie d’attaque verbale peut sembler efficace pour galvaniser les partisans, mais elle présente des risques considérables.
En effet, en polarisant le débat public, cette approche peut nuire à la construction d’un dialogue national apaisé. Les « champions de l’invective » qui se livrent à ces pratiques peuvent rapidement constater l’effet contraire ; ça peut se retourner contre eux et ils peuvent perdre la confiance du public.
L’impact des médias sociaux
L’ère numérique a amplifié ce phénomène, offrant aux acteurs politiques de nouvelles tribunes pour faire entendre leur voix. Twitter, Facebook et TikTok, … permettent de multiplier les déclarations provocatrices, souvent relayées par les médias traditionnels. Cela crée un cycle où la polémique prend le pas sur des discussions plus substantielles sur la gouvernance et la sécurité.
Au finish, l’escalade verbale dans la politique africaine est un phénomène préoccupant. Si elle peut servir à mobiliser les bases militantes, elle risque également de détourner l’attention des véritables enjeux. À l’approche des élections, il est essentiel que les débats se concentrent sur des questions de fond, afin de garantir un avenir politique plus stable et inclusif pour l’Afrique.
Ibrahim Djibril COLL