Alors qu’ils étaient tous attentifs à la révision du Code électoral perçu comme une source de tensions, la Société civile et les partis d’opposition, après plusieurs mois de contestation, se retrouvent maintenant dans un silence inquiétant. Qu’est-ce qui peut expliquer ce retrait alors que les dispositions contestées pourraient encore être modifiées en cas de consensus ?
C’est un enjeu majeur ! La révision du Code électoral l’était, tant pour la Société civile que pour une partie de l’opposition. Pendant plusieurs mois, le Clergé, la Plate-forme des organisations de la Société civile, le Cadre de concertation des confessions religieuses, ainsi que les partis politiques de l’opposition et de nombreuses personnalités politiques et juristes se sont opposés à certaines dispositions de ce Code révisé par le parlement, notamment la mouvance, en mars 2024, suite à l’échec d’une nouvelle révision de la Constitution. Pour les contestataires, ces dispositions concernent principalement les seuils de 10 et 20 % établis pour l’éligibilité des partis aux élections législatives, sans oublier le nombre de parrainages désormais renforcé pour les candidats à la présidentielle. Considérées comme une source de conflit et de désordre en raison de leur caractère trop personnel, l’Opposition et la Société civile semblaient déterminées à faire entendre leur voix. Dans cette dynamique, les mois suivant l’adoption ont été marqués par une mobilisation intense. Des manifestations, des pétitions, des débats publics… tous ces efforts ont été déployés pour s’opposer à cette loi électorale contestée. Après avoir investi du temps et des ressources dans cette lutte pendant plus d’un an, il n’y a plus rien. À présent, ils semblent abandonner les frondes et les récriminations majeures contre ce Code. Mais pourquoi, alors que rien n’a changé ? Il n’est pas illusoire de penser que l’engagement constant dans des mouvements de protestation peut entraîner une fatigue, tant physique que psychologique. En effet, ces périodes de mobilisation sont souvent suivies de phases de retrait lorsque les résultats ne répondent pas aux attentes initiales. Bien que le Code électoral puisse encore être modifié en cas de consensus, même à l’approche de ces élections, il ne devrait pas être question de relâcher la vigilance jusqu’au dernier moment. Pourtant, c’est le schéma qui se dessine curieusement. Ce retrait peut cependant s’expliquer par l’indifférence de la mouvance présidentielle, qui a toujours considéré ce Code comme irréprochable. Refusant à plusieurs reprises de répondre à toute exigence de révision, continuer à insister pourrait également être une perte de temps pour cette Opposition et la Société civile. Est-ce à cette réalité qu’ils font face désormais ?
J.Gaa