Le 18 août 2025 restera dans les annales judiciaires et sécuritaires du Bénin. Ce jour-là, la prison civile d’Abomey-Calavi a été le théâtre d’une évasion spectaculaire d’un détenu condamné à vingt-cinq ans de réclusion. Ce fait divers, qui semble tout droit sorti d’un film, a rapidement pris des allures d’affaire d’État. Depuis, des sanctions sévères sont tombées au sein de l’administration pénitentiaire, révélant au grand jour les failles de sécurité qui minent les maisons d’arrêt béninoises.
Selon les informations recoupées, c’est entre 20h30 et 21h00, lundi 18 août, que l’évasion a eu lieu. Le détenu en question, un électricien de formation qui s’occupait parfois des installations électriques de la maison d’arrêt, aurait profité de son statut particulier pour mieux connaître les recoins de la prison. Déjà condamné à 25 ans de prison fermes, il faisait l’objet d’une nouvelle procédure judiciaire. Sa disparition a été constatée lors des appels du soir. En un laps de temps réduit, il avait réussi à tromper la vigilance des gardiens et à quitter les lieux. Immédiatement, une fatwa sécuritaire a été lancée par les forces de l’ordre afin de retrouver le fugitif, mais au moment où nous écrivons ces lignes, il reste introuvable
Des sanctions lourdes et immédiates
Face au tollé provoqué par cette évasion, les autorités béninoises ont réagi. Plusieurs responsables ont été relevés de leurs fonctions rapporte le média Les 4 Vérités. Il s’agit de Idayatou Boukari, régisseur de la prison civile d’Abomey-Calavi, démis de ses fonctions ; Aballo Osseni, surveillant général, également relevé. Quatre agents de police affectés à la sécurité du site ont été aussi mis aux arrêts de rigueur.
Ces mesures visent à envoyer un message clair : aucune négligence, aucune complaisance et aucune faiblesse ne seront tolérées dans la gestion des prisons. Pour l’opinion publique, ces sanctions viennent rappeler la responsabilité directe de chaque maillon de la chaîne sécuritaire. L’affaire de l’évasion de la prison civile d’Abomey-Calavi dépasse le simple fait divers. Elle révèle les failles, les tensions et les urgences d’un système carcéral en difficulté. Si les sanctions ont été rapides et fermes, elles ne suffiront pas à rassurer l’opinion publique. Le véritable enjeu reste la mise en place d’une réforme durable des prisons béninoises, afin d’éviter que ce type d’incident ne se reproduise.
Fifonsi Cyrience KOUGNANDE