Plus de 1 200 cybercriminels arrêtés ; 88 000 victimes ciblées ; 63,91 milliards F Cfa récupérés de juin à août. L’opération internationale « Serengeti 2.0 » frappe un grand coup.

Fléau numérique qui gangrène l’Afrique, la cybercriminalité n’est plus une menace abstraite. Elle ronge, chaque jour, les économies, fragilise les sociétés et détruit des vies. En Afrique, où les services numériques se développent à une vitesse fulgurante, le phénomène a pris une ampleur dramatique. Selon des experts, le continent perd chaque année plus de 4 milliards de dollars à cause de ces arnaques, souvent orchestrées par des réseaux transnationaux. Face à ce constat, Interpol a lancé l’opération « Serengeti 2.0 », une initiative d’envergure internationale menée de juin à août 2025. Elle a mobilisé les forces de l’ordre de 18 pays africains, avec le soutien du Royaume-Uni et de partenaires privés spécialisés en cybersécurité. Le bilan d’après des informations rapportées par le journal de service public La Nation est impressionnant : 1 209 cybercriminels arrêtés ; 88 000 victimes identifiées et protégées ; 97,4 millions $ (63,91 milliards F Cfa) récupérés. Mais au-delà des chiffres, c’est un message fort : l’Afrique n’est pas condamnée à subir, elle peut agir avec efficacité et méthode.

Le rôle déterminant du Bénin

Le Bénin n’a pas été un simple spectateur. Ses enquêteurs ont contribué de façon décisive à l’identification des réseaux frauduleux. En s’appuyant sur des données précises, ils ont aidé à démanteler des cellules criminelles opérant à distance. En parallèle, les équipes béninoises ont pris part à des ateliers spécialisés sur : l’enquête en cryptomonnaies (traçabilité des transactions), l’analyse des rançongiciels, et la détection avancée de menaces. Ces formations, organisées par Interpol, renforcent durablement la capacité opérationnelle du pays face aux cybermenaces. Pour Valdecy Urquiza, secrétaire général d’Interpol, cette réussite illustre une vérité essentielle : « Chaque opération coordonnée renforce la coopération et protège réellement les victimes».

Depuis quelques années, le Bénin veut s’imposer comme un hub numérique sécurisé en Afrique de l’Ouest. La création de l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) s’inscrit dans cette logique. Mais il y a un autre enjeu : l’image du pays. Participer à une opération internationale de cette envergure permet de montrer la volonté du Bénin de combattre ce fléau de l’intérieur. Pour une économie comme celle du Bénin, où le mobile money et les paiements en ligne progressent chaque jour, ces attaques représentent un frein réel au développement.

Les défis restent néanmoins à relever. Si l’opération Serengeti 2.0 est une victoire, elle ne règle pas tout. Les cybercriminels innovent sans cesse, développant des outils plus sophistiqués. Le Bénin, par son rôle dans Serengeti 2.0, prouve qu’il peut être un acteur majeur de la cybersécurité africaine. Plus qu’un coup de filet, c’est un signal : l’Afrique et le Bénin en particulier refusent désormais d’être un terrain de chasse pour les cybercriminels.

Fifonsi Cyrience KOUGNANDE

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