À quelques mois des élections législatives et communales, l’actualité politique est agitée par des démissions, des adhésions et des ralliements d’élus, au sein des partis. Quand on sait que ce constat s’observe à la veille de toutes les élections de proximité pour favoriser les repositionnements, l’on peut affirmer sans risque de se tromper qu’il s’agit d’un épiphénomène dont doivent se méfier les partis politiques qui accueillent ces transfuges.

Bientôt les électeurs béninois seront conviés aux élections législatives et communales de 2026. Prévues pour le 11 janvier, ces joutes électorales majeures font déjà objet de convoitise au sein de la classe politique. Ainsi, depuis quelques jours, l’actualité politique est marquée par un ballet de démissions, d’adhésions et de ralliements. Les partis politiques voient défiler élus et militants en quête d’un nouveau soutien, un phénomène que l’on observe traditionnellement avant chaque scrutin. De Kandi à Malanville, élus communaux et locaux quittent leurs formations politiques d’origine, pour d’autres destinations. Mouvance comme opposition, nul n’est épargné par cette vague de repositionnement. Mais, cette agitation ne doit pas surprendre. Elle est devenue presque une ritualité au Bénin. Les élus, souvent animés par des ambitions personnelles ou un désir de changement, cherchent à se repositionner pour maximiser leurs chances de succès à l’élection prochaine. Et c’est ce qui se dessine pour ces échanges à venir. Ce phénomène à tout point de vue, n’est pas sans ses avantages. Lui qui a résisté même aux réformes du système partisan avec Patrice Talon. Il permet en effet  d‘attirer de nouveaux talents pour éventuellement dynamiser un parti et apporter des perspectives fraîches. Cela peut également élargir sa base électorale en touchant des segments de la population parfois délaissés. Seulement, pour les partis qui accueillent ces transfuges, il est essentiel de rester vigilant. Bien que le renouvellement et l’élargissement des compétences soient souvent bénéfiques, l’intégration de membres aux motivations floues comme c’est souvent le cas dans l’univers politique du pays ont souvent engendré des tensions internes. Car, ces nouveaux venus, parfois plus soucieux de leur propre carrière que des valeurs du parti, peuvent compromettre la cohésion et l’image du groupe. L’histoire politique béninoise regorge d’exemples où des rapprochements stratégiques ont conduit à de lourdes conséquences. Des dissensions internes ont souvent éclaté lorsque des personnalités controversées ont rejoint un parti, provoquant des départs chez ceux qui s’accrochaient à une certaine idéologie. Le choix de Lionel Zinsou en tant que candidat de la mouvance à l’élection présidentielle de 2016 est un cas d’école. Sans oublier d’autres exemples pour les élections de proximité. Le défi réside donc dans le choix de ces transfuges : intégrer quelqu’un avec un bon capital sympathie peut renforcer la crédibilité d’un mouvement, tandis qu’un choix maladroit peut ouvrir la voie à des critiques sévères voire une rébellion interne. Les partis ont ainsi intérêt à la veille de ces élections, à naviguer prudemment dans cette danse complexe des transfuges. Puisque les jeux de pouvoir et de positionnement sur les listes électorales peuvent cacher des enjeux bien plus profonds que de simples mouvements de surface qui s’observent déjà ça et là.

 

J.G

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