Face aux jeunes, en présence de nombreuses figures féminines, Patrice Talon a laissé à la postérité que : « Je préfère déréguler l’emploi pour créer des emplois que de réguler l’emploi pour n’en créer point.».

Ainsi, en fin de mandat présidentiel, le chef de l’État a exprimé sa préférence pour la dérégulation de l’emploi afin de stimuler la création d’emplois. Cette déclaration soulève des questions cruciales pour la jeunesse africaine : doit-elle accueillir cette vision avec enthousiasme ou l’appréhender avec crainte ?

Talon, en tant qu’homme d’affaires aguerri, avance que déréguler l’emploi est une réponse pragmatique aux exigences du marché. Pour lui, la régulation traditionnelle empêche la création d’emplois, un point de vue qui, dans un contexte de mondialisation, semble logique pour de nombreux entrepreneurs africains.

 Les craintes de la précarité

Cependant, cette vision de la dérégulation suscite des inquiétudes. Beaucoup craignent qu’elle n’instaure un environnement de travail instable, marqué par de faibles rémunérations et l’absence de perspectives de carrière. La précarité professionnelle pourrait devenir la norme pour la jeunesse africaine, générant insécurité et frustration.

L’ économie morale en question

La dérégulation proposée par Talon semble éloignée des valeurs de solidarité et d’équité. L’économie morale, qui prône une éthique sociale, est mise à mal par des politiques favorisant les intérêts des investisseurs au détriment des travailleurs. Dans ce cadre, la précarité de l’emploi est perçue comme un mal nécessaire pour le développement économique, mais à quel prix ?

 Interroger le futur

En réfléchissant à la transition politique qui se profile, la question demeure : quel héritage Talon laissera-t-il derrière lui ? Son successeur saura-t-il humaniser la vision du marché du travail ou continuera-t-il sur cette voie de dérégulation ? Les jeunes africains, en particulier les femmes, doivent se préparer à naviguer dans un paysage professionnel qui pourrait devenir encore plus incertain.

La position de Patrice Talon sur l’emploi ouvre un débat essentiel sur la balance entre la création d’emplois et la protection des droits des travailleurs. La jeunesse africaine mérite une vision qui allie croissance économique et justice sociale.

Ibrahim Djibril COLL

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici