L’Observatoire de la déontologie et de l’éthique dans les médias (Odem) a rendu publiques deux décisions importantes ce lundi 11 août 2025, à la suite de dérives jugées graves dans le traitement de l’information par plusieurs organes de presse. Ces décisions, présentées en marge de la cérémonie de distribution officielle du nouveau Code de déontologie et d’éthique des médias (Cdem), témoignent de la volonté de l’instance de régulation d’assainir le paysage médiatique béninois.

La première décisionconcerne Le Béninois Libéré épinglé pour des publications diffamatoires.Dans une décision référencée Autosaisine 08-2025/ODEM09, l’ODEM a condamné avec fermeté le quotidien Le Béninois Libéré pour des publications répétées qualifiées de calomnieuses, injurieuses, diffamatoires et attentatoires à la cohésion nationale. Entre février et juillet 2025, le journal a multiplié les attaques personnelles à l’encontre de l’homme politique Adrien Houngbédji, dans des articles au ton agressif, accusatoire et peu fondé.

Des expressions comme « dangereux opportuniste », « personnage lugubre », « puanteur que Me Houngbédji tentait de cacher » ou encore des insinuations de complot contre le système partisan, ont été relevées. L’Odem estime que ces contenus violent plusieurs articles du Code de déontologie des médias, notamment ceux liés à la dignité humaine, à l’incitation à la haine, au devoir de vérification de l’information, et à la responsabilité sociale du journaliste.

Malgré les engagements pris lors de précédentes mises en garde, les journalistes Aboubacar Takou et Akkilou Yacoubou continuent, selon l’ODEM, de mépriser les règles fondamentales du journalisme, ce qui justifie cette condamnation publique.

Deuxième décision : Acharnement contre la journaliste Angela Kpeidja

Dans une autre affaire, l’Odem a réagi à une plainte introduite par la journaliste Angela Kpeidja de la Srtb. Celle-ci dénonce un traitement médiatique tendancieux dans le cadre d’un procès l’opposant à  Stevi Wallace devant la Criet. Plusieurs journaux ont en effet publié des titres accusateurs tels que : « Angela Kbeidja risque 6 mois de prison », « Psychopath gate », « Accusée de cyberharcèlement », sans tenir compte du principe de présomption d’innocence ni rechercher la version de l’accusée ou de ses avocats.

L’Odem fustige un manque d’équilibre, de rigueur professionnelle et une forme d’acharnement médiatique, rappelant que le devoir de confraternité interdit aux journalistes d’utiliser les médias pour régler des comptes personnels ou professionnels. Ces actes constituent une violation des articles 1, 2, 4, 6, 17, 19 et 20 du Code de déontologie.

Rappel au respect des principes éthiques

Lors de la cérémonie tenue à la Maison des Médias à Cotonou, le Président de l’Odem, Ulrich Vital Ahotondji, a souligné la nécessité pour les journalistes de se réapproprier les fondements éthiques du métier.

L’ODEM rappelle à tous les organes de presse béninois que la responsabilité du journaliste est d’autant plus grande que son travail impacte directement la société, et que la rigueur, la véracité des faits, la dignité humaine et la cohésion sociale doivent primer sur toute autre considération.

Diffusion obligatoire des décisions

Conformément à l’article 31 des statuts de l’Odem, tous les organes de presse sont invités à diffuser intégralement les décisions rendues publiques ce 11 août 2025.

Th.A.

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