« Souveraineté du pouvoir politique en Afrique : entre unité africaine et impuissance des dirigeants africains ? ». C’est la thématique qui a mis fin aux activités des jeudis qu’organise chaque année l’Institut des artisans de justice et de paix (Iajp). Jeudi 07 août 2025, au Chant d’oiseau (Co) à Cotonou, le professeur Hygin Kakai, les honorables Lazare Maurice Sehouéto et Joël Godonou ont partagé leurs analyses sur le sujet. Ceci, après l’ancien ministre des Affaires étrangères, Nassirou Bako-Arifari, en juillet dernier.
Si les trois personnalités s’accordent à reconnaître que l’Afrique dispose des ressources humaines et naturelles nécessaires pour sa souveraineté, elles pensent qu’il manque à ses gouvernants des choix politiques osés pour marquer la différence. « Ils sont indépendants, oui. Mais que faisons-nous de notre souveraineté ? », se questionnne d’un trait le professeur Hygin Kakai. La dépendance de l’Afrique vis à vis de l’occident sur tous les plans reste un handicap pour cet idéal de la souveraineté ou même de l’unité Africaine, évoque-t-il. Une dépendance qui la fragilise à plus d’un titre. Et pour l’honorable Joël Godonou, consolider les Institutions nationales tout en accélérant l’intégration continentale, afin que l’Afrique parle d’une seule voix ne doit pas être une option. Pour le moment, pense-t-il, «la souveraineté politique en Afrique est un masque».
Cette souveraineté africaine, on en parle, mais on ne la vit pas. L’unité africaine serait une promesse qui est trahie par les faits. Une fiction. Sur le banc des accusés, certains dirigeants africains qui ont failli. Pour le député Lazare Maurice Sehouéto, il a manqué à l’Afrique et au Bénin de véritables dirigeants. Il propose une réforme des États. L’un dans l’autre, pour l’Abbé Hermann Agboffo, Directeur adjoint de l’Iajp, «La souveraineté africaine se présente comme une jarre trouée, interpellant la responsabilité de chaque Africain, de l’homme de la rue jusqu’au dirigeant».
Fifonsi Cyrience KOUGNANDE
