Il s’est tenu à la préfecture de Préfecture de Parakou, le mercredi 6 Août 2025, une rencontre avec les acteurs de lutte contre le mariage des enfants de plusieurs communes du Borgou. C’est une rencontre qui s’inscrit le cadre de la lutte contre le mariage des enfants dans le département du Borgou. Sous la présidence du préfet Djibril Mama Cissé, cette rencontre a réuni le directeur départemental de la Police républicaine, les maires, des têtes couronnées, les imams des comités communaux islamiques, les leaders des communautés agro-pastorales et bien d’autres.

Evaluer les actions menées et renforcer celle en cours et définir de nouvelles stratégies dans la perspective de l’éradication du mariage des enfants dans le Borgou. Tel est l’objectif de cette rencontre initiée par le préfet du Borgou, qui s’inscrit dans la continuité de cette mobilisation.

En 2014, 40 % des filles du Borgou étaient mariées avant l’âge de 18 ans. Ce chiffre, présenté durant la séance, illustre l’ampleur du phénomène. En 2022, ce taux est passé à 32,2 %, selon les données communiquées par le préfet. Depuis sa prise de fonction en 2016, le préfet Djibril Mama Cissé mène une lutte active contre le mariage des enfants.

Le préfet s’est réjoui des résultats obtenus depuis 2016 et a félicité les acteurs engagés dans la lutte. Il a salué leur implication et les a invités à renforcer leur mobilisation. « C’est donc avec satisfaction que je note la contribution de tous les acteurs du département à co-créer un environnement protecteur et propice à l’épanouissement des enfants. Grâce à vos efforts, nous disposons désormais d’un répertoire actualisé des sites de célébration de mariages religieux musulmans intégrant les campements agro-pastoraux », a-t-il déclaré. Selon lui, cette rencontre vise à évaluer les progrès réalisés et à tracer de nouvelles pistes d’action face aux défis persistants. Il a également insisté sur la nécessité de mieux coordonner les efforts et d’assurer la pérennité des acquis. Avant de conclure, il a adressé ses remerciements à l’Unicef.

« Je remercie notre partenaire privilégié, l’Unicef, et les organisations non gouvernementales pour leur accompagnement constant, tant technique que financier », s’est-il exprimé. « Je lance un appel pour le renforcement de la collaboration intersectorielle, l’intensification des campagnes de sensibilisation, l’implication accrue des familles et surtout l’application rigoureuse des textes en vigueur », a-t-il invité avant de déclarer la séance ouverte.

Le chef bureau zone Unicef, Barnad Agbangla, a salué l’implication des leaders religieux et traditionnels. De même que des responsables des services déconcentrés de l’État et des organisations de la société civile. Il est revenu sur l’objectif de la séance. « Il est question de susciter de l’engagement dans la lutte contre le mariage des enfants, de créer une véritable synergie et de mobiliser les leviers d’influence communautaire pour endiguer cette pratique néfaste », a-t-il indiqué.

Pour lui, le bilan est essentiel pour ajuster les interventions et accroître leur impact. « Au-delà des chiffres et des diagnostics, ce sont des vies, des destins, des rêves de filles qui doivent être préservés », a-t-il ajouté. Il a pour finir, réaffirmé l’engagement indéfectible de l’Unicef aux côtés des acteurs de la protection de l’enfant dans le Borgou.

La directrice départementale du Borgou des affaires sociales et de la Microfinance, Kpoteina Noma-Seteyi, a insisté sur l’importance de l’implication de chacun.

« Ce fléau peut-être combattu efficacement si chacun, à son niveau, joue pleinement son rôle. C’est dans cette perspective que nous saluons particulièrement l’implication croissante des leaders religieux, notamment des imams », a-t-elle souligné. Elle a également mis en avant la mise en place du registre de demande de mariage.

« Cet outil simple, mais stratégique, permet de vérifier l’âge légal des futurs époux avant toute célébration religieuse », a-t-elle précisé. En remerciant l’Unicef pour son soutien, elle a appelé chaque acteur à s’engager davantage dans la protection des enfants.

Un présidium composé d’un président et de trois rapporteurs a été mis en place pour analyser le bilan des actions et les résultats obtenus. Après son installation, les participants ont pris connaissance des principales étapes franchies par la préfecture entre octobre 2019 et mars 2025, des progrès réalisés, des statistiques, de l’évolution de la situation des enfants et des défis persistants.

Albérique HOUNDJO

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