Aujourd’hui, le suicide est la seule alternative qu’envisage les personnes déprimées. « Il n’y a plus d’espoir, c’est au-dessus de mes forces, je vais quitter cette vie pour avoir la paix » lit-on souvent dans les lettres de suicide. Mettre fin à leur souffrance, c’est la seule chose qu’elles désirent lorsque la dépression atteint le seuil maximal. Cependant, se suicider ne veut pas dire que là où va l’âme serait plus paisible que ce monde. «Pourquoi je ne me suicide pas ? Parce que la mort me dégoûte autant que la vie » affirme Emil Michel Cioran philosophe et écrivain français.

‎La dépression une maladie psychique à ne pas reléguer au second rang

 A la question de savoir ce que c’est que la dépression, un étudiant en psychologie à l’Université d’Abomey-Calavi, a répondu que l’état d’être ou ressenti lorsque l’on développe une présence d’humeurs négatives accompagnée d’un manque d’énergie pour la vie quotidienne, ceci sur plusieurs semaines consécutives.

D’après le père de l’église catholique, Gilles Kimba, curé de la paroisse Saint Antoine de Padoue de Kpassa, quant à elle, définit la dépression comme une maladie complexe qui affecte profondément l’esprit, les émotions, le corps et le comportement d’une personne. Elle peut altérer la perception de la réalité, générer des sentiments intenses de tristesse, de désespoir, de culpabilité et d’inutilité. Lorsque ces sentiments deviennent accablants et persistants, ils peuvent obscurcir toute perspective d’amélioration, donnant l’impression qu’il n’y a pas d’issue à la souffrance. Pour un parent, la dépression se voit comme une maladie mentale. En psychiatrie, la dépression est un ensemble de symptômes. Une pathologie qui fait partie des troubles de l’humeur.

‎Les causes à l’origine de la dépression

‎Les causes sociologiques de la dépression sont multiples et incluent des facteurs tels que le statut socio-économique, l’isolement social, la précarité, l’éclatement des structures familiales, les stéréotypes sociaux, et les expériences traumatiques ou stressantes. La dépression est influencée par le contexte culturel et les facteurs de stress auxquels les individus sont exposés dans leur société. Les facteurs socio-économiques, on a la  solitude, le chômage, ou la précarité économique qui peuvent augmenter le risque de dépression. Les normes sociales et stéréotypes qui sont les attentes sociales, la pression à atteindre une certaine image de soi, la stigmatisation de la maladie mentale jouent un rôle important dans le développement de la dépression. Les perceptions culturelles, la manière dont la dépression est perçue et gérée varie selon les cultures et influences, les taux de dépression dans différentes communautés. Quant aux facteurs sociaux et familiaux, l’isolement et la solitude, le manque de liens sociaux, l’isolement prolongé, et le sentiment d’exclusion sont des causes fréquentes de la dépression. D’un autre côté, les événements de vie stressants tels que le deuil, la séparation, les  problèmes financiers ou professionnels, le changement d’état (perte de jeunesse, d’autonomie) peuvent être des déclencheurs de la dépression. Les violences sexuelles et autres formes de violences, les discriminations sont également associées à un risque accru de dépression. Dans l’environnement social et familial on peut noter le surmenage, les difficultés financières ou professionnelles, le manque de soutien social comme facteurs importants. Ces divers éléments exposent l’individu à la dépression.

‎Comment reconnaître une personne déprimée ?

‎Pour reconnaître une personne déprimée, il va falloir constater chez cette personne des symptômes sur une période d’au moins 1 mois. On note une douleur morale qui se manifeste par une tristesse pathologique, qui est différente de la tristesse normale qui dure quelques minutes ou un jour. Lorsque quelqu’un est triste pendant plusieurs jours, il faut savoir qu’il est en dépression, explique professeur Francis Tognon, psychiatre au Centre Hospitalier Universitaire Départemental (Chud) de Parakou. Aussi, lorsqu’une personne est déprimée, elle peut s’éloigner et vouloir rester seule,  pleurer sans raison. Cette personne rentre dans ce qu’on appelle l’inhibition psychomotrice, elle aura des troubles de concentration et d’attention. Quelqu’un qui fait un travail professionnel sera déconcentré, l’attention ne serait pas non plus soutenue. En ce qui concerne les gestes, la personne aura des gestes bizarres, par exemple quand on lui tend la main, elle peut prendre des minutes avant de répondre. Même quand on lui parle, on peut observer une lenteur dans sa réponse. Tous ces canevas de la dépression ont pour inconvénients directs le suicide, un mal à combattre.

‎Solution pour pallier ce problème

 ‎Comment pourrait-on aider un  proche qui souffre de dépression ou de pensées suicidaires ?

« Le soutien peut faire une différence vitale. Écouter sans juger, lui offrir un espace sûr où la personne peut s’exprimer librement. Valider ses sentiments sans minimiser sa souffrance. Prendre ses paroles au sérieux. L’encourager dans ses recherches d’aide professionnelle, lui suggérer de consulter un psychologue ou un psychiatre »,  a indiqué père Gilles Kimba, curé de la  paroisse St Antoine de Padoue de Kpassa, une localité de la commune de Tchaourou. Il est donc crucial de consulter un professionnel de santé si ces symptômes sont présents et persistent, car seuls les  médecins ou  professionnels de la santé mentale peuvent différencier une « déprime » passagère d’une dépression caractérisée et proposer un traitement adapté, tel que la psychothérapie et/ou des médicaments.

‎Qui peut reconnaître quant on ne va pas bien? Il faut apprendre à connaître ses proches. La dépression est fatale et peut conduire à des tentatives de suicide pourquoi pas au suicide. Il y a des personnes qui ne montrent jamais leur faiblesse, il est donc difficile de savoir comment ils vont. « Je vais bien, tout va bien » c’est toujours ce que l’on dit même quand ça ne va pas. Il faut veiller les uns sur les autres. Car, « Dans le suicide, il y a au moins trois coupables. Le créateur, le suicidaire et finalement l’entourage. Mais en général, les deux premiers n’y sont pour rien »  a déclaré Stéphane Owonan. ‎Il faut souligner que « chaque suicide est un échec pour l’humanité …» tiré de la série  télévisée Sherlock. Ainsi, il ne faudrait plus prendre le suicide comme un prétexte pour tout abandonner. Car, «c’est une manière pour les faibles de fuir la réalité, la vie n’est pas facile, mais il faut se battre. Demander de l’aide n’est pas signe de faiblesse», a confié Cynthia Kpatagnon

 

Akpédjé Aurore AMOUSSOU & Kouassi Oswald SIDOL (Stgs)

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