Début d’année 2025, les médias ont annoncé que le chef de l’Etat entamera en avril, une tournée nationale. Considérée comme une tournée d’adieu, un dernier tour d’horizon avant la fin de son mandat, ce déplacement serait l’occasion pour Patrice Talon de recueillir les préoccupations des citoyens, évaluer les réalisations effectuées, faire le point sur les avancées dans des secteurs stratégiques tels que les infrastructures, l’agriculture, l’éducation et la santé et présenter les priorités à venir.  Alors que les Béninois s’attendaient à cette descente afin de dire de vive voix leur ressenti sur la gouvernance au sommet de l’Etat depuis 2016, l’information sera démentie quelques semaines après. « Moi j’ai pas cette information. Le chef d’État ne nous a pas dit ‘je vais en tourner à l’intérieur du pays en Avril’. Il ne nous a pas dit ça. (…) S’il avait une tournée planifiée programmée déjà, je suis convaincu qu’il en aurait parlé au gouvernement. Et ceux qui doivent prendre des dispositions particulières, les prendraient. (…) À l’heure où je vous parle, il n’y a rien de tel à l’agenda du président de la République pour les mois d’Avril – Mai comme cela a pu être dit sur les réseaux et chez certains de vos confrères » a laissé entendre le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, reçu sur E-Télé, le 22 février 2025. D’où est parti alors l’information d’une tournée ? Rumeur ou le gouvernement a dû aviser ? On n’en saura plus grand-chose.

Mais à la place d’une tournée, on constate ces derniers jours que le chef de l’Etat reçoit divers corps constitués de la République au Palais de la Marina. Ça a été d’abord le tour des préfets et maires pour un séminaire d’évaluation de la gouvernance locale, le 13 juin 2025. Ensuite, Patrice Talon a reçu les acteurs du secteur privé, chefs d’entreprises, le 19 juillet 2025. Puis, maintenant la jeunesse béninoise, ce 28 juillet 2025. Est-ce la formule trouvée pour parer une descente sur le terrain dont les contours ne sont jamais maitrisés à 100% ? Malgré le soin mis pour préparer une descente sur le terrain, il y a toujours le risque que quelqu’un sort de nulle part pour exprimer son ressenti, mettre l’accent sur les sujets qui dérangent. On se souvient de cette descente sur le terrain, lors de la vulgarisation du Pag en 2017 où le ministre d’Etat d’alors, Pascal Iréné Koupaki a été pris à partie à Allada. « Nous avons faim. Aucune des voies de Adanhounsa (Allada) n’est bonne. Nos enfants n’ont pas trouvé du travail. Au marché, nous ne vendons plus…Quand vous venez vers nous, nous faisons tout ce que vous nous demandez. Mais, une fois satisfaits, vous ne vous souciez plus de nous » s’était plaint une dame dans une discussion interactive avec Pascal Iréné Koupaki. Pris au dépourvu, il n’a eu d’autre choix que de donner raison à la dame. « Ho djo ho, do a dé (Tu dis vrai) », avait répondu, malgré lui, le ministre d’Etat. N’est-ce pas pour éviter des situations du genre que le chef de l’Etat opte pour des rencontres dans les salles cossues du Palais de la Marina, endroit on peut contrôler plus aisément ce qu’on peut diffuser au grand public ?

M.M

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