Fin juillet, les marchands des marchés modernes construits par le régime de la Rupture vont commencer à payer les redevances. En prélude à cette échéance, la Directrice générale de l’Agence nationale de gestion des marchés (ANaGem), Eunice Loisel Kiniffo, a précisé les montants, selon le type de marché et le processus de paiement. C’était lors d’une conférence de presse, mardi 29 juillet 2025, à Cotonou.
C’est la fin de la gratuité dans les marchés modernes. Dès ce 1er août, les occupants des places marchands seront soumis au paiement des redevances. Aux dires de la Directrice générale de l’ANaGem, Eunice Loisel Kiniffo, il existe trois types de marchés : les marchés urbains de Cotonou, les marchés urbains des villes à statut particulier et les marchés régionaux. Dans les 9 marchés urbains de Cotonou, la redevance journalière est de 600 FCFA pour les étals primeurs, 700 FCFA pour les bouchers et poissonniers, 200 FCFA pour les écailleurs, 350 FCFA pour les déplumeurs. Ce qui fait respectivement 18 000 FCFA, 21 000 FCFA, 6 000 FCFA et 10 500 FCFA le mois pour chaque catégorie. Dans les marchés urbains des villes à statut particulier, l’occupant d’un étal primeur paie 450 FCFA par jour, 550 FCFA pour les bouchers et poissonniers, 150 FCFA pour l’écailleur et 250 FCFA pour le déplumeur. Dans les marchés régionaux, les marchés s’animent tous les 5 jours (Azovè, Ouègbo, Pahou et Natitingou) ou tous les 7 jours (Glazoué). Pour ceux qui s’animent tous les 5 jours, le prix de redevance par étal est de 1250 FCFA. Bouchers et poissonniers paieront 1300 FCFA par jour de marché. A Glazoué, l’étal est à 1875 FCFA, 1925 FCFA pour les bouchers et poissonniers. Les écailleurs paieront 100 FCFA par jour de marché et les déplumeurs 200 FCFA. Ces prix, aux dires de la Dg/ANaGem, ont été étudiés, de commun accord avec les marchands qui ont fait des propositions qui, dès fois, sont supérieures au montant retenu. Ceci parce que le chef de l’Etat a tenu à ce que les redevances englobent uniquement les frais d’électricité, de nettoyage et de sécurité. C’est l’Etat qui prend en charge le coût lié à l’amortissement des infrastructures.
Comment payer sa redevance
Afin d’éviter la manipulation de l’argent avec le risque de corruption, l’ANaGem a sollicité les services d’un prestataire qui a conçu une plateforme pour la cause. Le service est donc digitalisé. Le paiement se fait via n’importe quel marque de téléphone grâce à un code USSD. Il suffit de taper *612#, choisir ANagem à la 4e position, insérer le numéro de l’emplacement. A ce niveau, les étals sont marqués et les marchés identifiés par les 2 premières lettres. Pour le marché de Cadjèhoun par exemple, il faudra saisir : CA-ET + le numéro entier de l’étal. CA-EP + numéro de l’étal, pour les poissonniers, CA-BT+ numéro de l’étal, pour les bouchers. Il faudra ensuite confirmer la transaction. Pour faciliter la tâche aux marchands, des terminaux de paiement sont disponibles auprès des responsables de marchés qui les aideront à payer leurs redevances. On peut le faire aussi de façon partielle, c’est-à-dire payer par exemple 300 FCFA sur les 600 FCFA par jour, selon qu’on n’a pas assez vendu le jour-là, quitte à payer ce qui est dû un autre jour. L’essentiel pour l’ANaGem, c’est à qu’à la fin du mois, le marchand soit à jour. Les créanciers verront leurs étals ou boutiques scellés, leur place attribuée à ceux qui sont en attente.
Aussi, un Conseil technique consultatif a-t-il été mis en place dans chaque marché pour veiller au bon déroulement des activités. Il comprend deux représentants désignés par les marchands, deux représentants de l’ANaGem et le chef d’arrondissement de la localité où le marché est situé. Il n’y a donc plus de président du marché.
Bertrand HOUANHO