Le Bénin célèbre, ce 1er août 2025, le 65e anniversaire de son accession à la souveraineté nationale et internationale. C’est également la dernière célébration de Patrice Talon, en tant que Président de la République du Bénin. De ce fait, les petits plats sont en train d’être mis dans les grands pour une fête nationale qui marque les esprits. Le porte-parole du gouvernement a d’ailleurs annoncé que quatre pays de la sous région sont invités à prendre part au défilé militaire, le Niger, le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire. Le quatrième pourrait être le Ghana, selon certaines indiscrétions. C’est la première fois, depuis 2016, qu’autant de pays de la sous-région sont invités à envoyer des troupes. Même si, pour le moment, on ne sait pas la réponse des deux pays de l’Aes invités, une chose est sûre, le Bénin s’apprête à faire de ce 65e anniversaire un événement mémorable.
Une ombre au tableau
1er août 2016, Patrice Talon commémorait son 1er août en tant que Président de la République. L’ambiance était plus que festive. Outre la présence des anciens présidents Nicéphore Soglo et Boni Yayi, il y avait beaucoup d’autres figures politiques, toutes tendances confondues. Cette fête a été le symbole de l’unité nationale. 9 ans après, on peut se demander que reste-t-il de cette unité ? Certains des hommes politiques qui étaient au défilé du 1er août 2016 sont aujourd’hui soit en exil, soit en prison. D’autres, bien qu’en liberté et au Bénin ont de sérieux griefs contre le régime, mais pour leur tranquillité, ont adopté la loi de l’omerta. La principale pomme de discorde reste les lois crisogènes qui ont occasionné des élections exclusives, avec leur lot de violence. C’est donc dans un Bénin où les fils sont divisés sur les questions de démocratie, des libertés et des droits de l’homme que le régime de la Rupture s’apprête à célébrer le 65e anniversaire de l’Indépendance du Bénin, et la dernière pour Patrice Talon en tant que chef de l’Etat. Ce n’est donc pas pour rien que l’Opposition, réunie au sein du Cadre de concertation, demande à Patrice Talon, de profiter de cette occasion pour raviver la flamme de l’unité nationale. Cela suppose des gestes à l’endroit des exilés et des « prisonniers politiques ». Mais puisque cela révèlera d’un miracle, la seule certitude à l’heure actuelle, c’est que le dernier 1er août de Talon Président ne sera pas comme son 1er. Les invitations aux troupes étrangères ne changeront rien à ce constat de division à l’interne.
M.M