Le développement du secteur de l’artisanat dans les pays africains, et sur l’ensemble du continent, passera par des décisions politiques importantes pour la création de conditions favorables à l’éclosion et à l’épanouissement des talents. Conscient de cela, Dr Brice Hondi, président du conseil d’administration de l’ONG Club Excellence Adeco, a profité de sa présence à la tribune de la 6e édition du Salon international de l’Artisanat des Comores (SIACOM) pour lancer des plaidoyers à l’endroit des gouvernants africains.

Dr Brice Hondi était l’un des invités de marque du SIACOM 2025, organisé du 7 au 9 juillet, pour réfléchir sur la valorisation du secteur de l’artisanat comme un moyen d’encourager les jeunes à entreprendre. Au cours de cet événement, le promoteur de la plateforme de communication du Réseau africain des artisans, après avoir reconnu le mérite des décideurs politiques pour les réformes engagées, a posé le diagnostic des nombreux défis qui restent à relever pour permettre aux artisans de vivre dignement de leurs efforts. Il a déploré la valorisation des produits importés au détriment des produits locaux, l’absence de formation continue, le manque d’outils adaptés, et la nécessité pour de nombreux artisans de vendre des chefs-d’œuvre à prix d’aumône, faute de reconnaissance et de valorisation de leur travail.

Pour mettre fin à la négligence du secteur de l’artisanat, qui appauvrit l’Afrique, Dr Brice Hondi estime qu’il n’y aura pas de solution miraculeuse. Il faudra une volonté politique affirmée, afin d’offrir un accompagnement financier conséquent à ce secteur et d’intégrer l’artisanat dans les politiques publiques, comme levier de création d’emplois et de revalorisation culturelle. Depuis la tribune du SIACOM, et face à un parterre de personnalités, dont des gouvernants de plusieurs pays d’Afrique, des diplomates et des partenaires techniques et financiers, le président du conseil d’administration de l’ONG Club Excellence Adeco a formulé plusieurs propositions.

« Pourquoi ne pas consacrer à l’artisanat un ministère à part entière, avec des budgets conséquents et une vision continentale ? Pourquoi ne pas intégrer les métiers artisanaux dans les cursus scolaires et universitaires, comme un véritable pont entre le savoir et le savoir-faire ? Pourquoi ne pas créer un Fonds africain de soutien à l’artisanat et à l’entrepreneuriat des jeunes ? Pourquoi ne pas établir une alliance structurelle entre le tourisme et l’artisanat, pour que ce que nous créons trouve enfin des vitrines dignes de son génie ?

L’Afrique ne peut pas devenir grande en important son identité.

Elle deviendra grande quand elle comprendra la valeur de ce qu’elle crée. Et cela exige que ceux qui créent soient enfin reconnus… et pris au sérieux », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, il a appelé les partenaires techniques et financiers à soutenir cette vision, pour mettre le secteur de l’artisanat à la place qu’il mérite, encourager l’innovation, impacter les jeunes et les femmes afin de favoriser un développement durable du continent africain. Ce plaidoyer politique, prononcé dans un discours franc, a été salué par plusieurs participants présents. Les acteurs du secteur artisanal attendent désormais des actes concrets de la part des décideurs politiques pour la mise en œuvre de cette feuille de route proposée par Dr Brice Hondi.

M.M

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