À quelques encablures de la fin du mandat de Patrice Talon et de son gouvernement, les voix critiques continuent d’être étouffées. La dernière en date est celle du célèbre journaliste et web activiste Comman Hugues Sossoukpè, dont l’arrestation suscite un tollé et soulève des questions sur la mesure dans laquelle ces voix représentent un danger pour la stabilité de la gouvernance actuelle.

Des nouvelles à propos de Comlan Hugues Sossoukpè ?  Plus ou moins !  Depuis l’après-midi du 10 juillet, le célèbre journaliste béninois et web activiste a disparu de tous les radars. Alors que le journaliste engagé et connu pour ses critiques envers le régime de Rupture participait à Abidjan, en terre ivoirienne à un forum organisé par le ministère de la transition numérique et de la digitalisation, il aurait été interpellé et dans la foulée remis aux autorités béninoises. Présenté au Procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) puis envoyé à la prison civile de Ouidah, Comlan Hugues Sossoukpè verra ainsi sa voix pour l’instant éteinte. Si cette arrestation suscite une vague d’indignation tant sur le plan national qu’international, elle ne manque pas de soulever des interrogations sur la manière dont les autorités béninoises perçoivent et gèrent la critique dans un contexte où la stabilité du régime de la Rupture et du Nouveau départ est souvent mise en avant. Pis, l’arrestation de l’homme n’est pas un incident isolé. Elle s’inscrit plutôt dans une série d’actions répressives qui semblent aux yeux d’une frange de la population, viser à réduire au silence les opposants et les journalistes critiques. Pour preuve, à l’instar de Comlan Hugues Sossoukpè, beaucoup d’autres voix critiques au pouvoir en place sont depuis peu sans voix. Les cas de Steve Amoussou, Julien Kandé Kansou en plus des opposants en prison et en exil sont une contorsion de tendance qui inquiète beaucoup de béninois et d’observateurs étrangers. Car pour ceux-ci, elle remet en question les fondements de la démocratie et de la liberté d’expression au Bénin. Si ces actions sont souvent justifiées par le gouvernement au nom de la sécurité nationale ou de la lutte contre la désinformation, il est aussi bienséant de se demander si ces voix critiques ne représentent-elles pas un danger pour la stabilité de ce gouvernement, comme certains leaders pourraient le croire. Alors que le pays se dirige vers la fin du mandat de Patrice Talon avec les élections générale en champ de mire en 2026, une réflexion profonde sur le rôle des médias, des droits humains et de la gouvernance semble essentielle. À tout point de vue, protéger et encourager les voix critiques ne devrait pas être perçu comme une menace, mais plutôt comme une opportunité d’enrichir le débat public et de consolider la démocratie. Puisqu’en fin de compte, la véritable force d’un gouvernement réside dans sa capacité à écouter, dialoguer et évoluer selon les attentes de ses citoyens.

  1. M

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