L’Université d’Abomey-Calavi a abrité du 30 juin au 04 juillet 2025, un séminaire de renforcement de capacité des chercheurs béninois sur l’extraction d’ADN et à son utilisation pour délimiter les espèces et les identifier. Cet atelier de renforcement de capacité, parrainé par l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique (IRSNB) à travers son programme CEBioS, a été organisé conjointement par l’Institut de Recherches Halieutiques et Océanologiques du Bénin (IRHOB) et le Centre de Recherche pour la lutte contre les Maladies Infectieuses Tropicales (CReMIT).
Cet atelier a permis de lever un coin de voile sur l’importance de la génétique dans l’identification des espèces pour une meilleure protection de la biodiversité.
Un tournant décisif pour la recherche scientifique en biodiversité au profit des chercheurs de l’Université d’Abomey-Calavi et ceux de l’Institut de Recherches Halieutiques et Océanologiques du Bénin (IRHOB). Longtemps basée sur l’analyse ses caractères morphologiques, la systématique animale évolue aujourd’hui grâce aux apports de la biologie moléculaire. « Pendant longtemps, nous avons pratiqué une taxonomie basée uniquement sur l’apparence des espèces. Mais cette stratégie présente des limites », a expliqué avec des exemples le Professeur Edmond SOSSOUKPE, Chef de Département de zoologie/FAST/UAC.
Pour le directeur de l’IRHOB, le Professeur SOHOU Zacharie, cette approche nouvelle basée sur les outils moléculaires devrait désormais limiter les erreurs d’appréciations visuelles des espèces pour une fiabilité des données de préservation de la biodiversité.
Selon la Professeure Lisette Nadia Fanou, représentante du Recteur de l’UAC, cette formation constitue une véritable rampe de lancement pour les chercheurs locaux. Elle voit une action stratégique qui renforce l’image de l’Université d’Abomey-Calavi en tant qu’institution d’excellence scientifique, d’innovation et d’engagement envers les grands défis contemporains.
« Cette initiative s’inscrit pleinement dans notre stratégie institutionnelle, axée sur l’interdisciplinarité, d’ouverture internationale et de valorisation de compétence locale » a-t-elle déclaré.
*Des utilités concrètes de l’atelier de renforcement de capacités*
Au-delà de la formation académique, des utilités pratiques de cet atelier de renforcement de capacités sont multiples. Pour Docteur Wilfried SINTONDJI, la méconnaissance des différentes espèces de crevettes qui constituent les statistiques du stock des crevettes produites au Bénin nécessite l’exploration d’approches moléculaires. Il souligne que l’implémentation d’un modèle Hydrodynamique (COHERENS) est en cours dans le cadre de la gestion des crevettes à travers le complexe lac Nokoué Océan. Cependant, la mise sur pied du modèle nécessite un calibrage axé sur la connaissance spécifique fiable des espèces de crevette retrouvées dans le complexe. Enfin Dr. SINTONDJI Wilfried a indiqué la nécessité d’une connaissance spécifique des espèces avant toutes mesures entrant dans le cadre de sa conservation.
Pour Dr. LAGNIKA, enseignant à l’UAC, cette approche est très nécessaire pour l’indentification et la protection de la biodiversité animale des eaux souterraines entre temps méconnue.
Cette innovation scientifique symbolise la volonté des scientifiques béninois de se doter d’outils de pointe pour explorer, comprendre et protéger la richesse biologique du pays. Cette compétence acquise par les participants devra être utile dans plusieurs autres domaines de la recherche scientifique.
Ce projet GTI du programme CEBioS financé par la coopération belge au développement, vient une fois encore renforcer la coopération scientifique entre le Bénin et la Belgique.
Albérique HOUNDJO Br/Borgou-Alibori