L’hémicycle du Palais des Gouverneurs à Porto-Novo a accueilli le vendredi 27 juin 2025 une séance consacrée au débat d’orientation budgétaire. Les représentants du peuple, réunis sous l’autorité du président Louis Gbèhounou Vlavonou, ont passé au crible les perspectives économiques et financières présentées par la Commission des finances et des échanges dirigée par Gérard Gbénonchi et en présence du Ministre d’État Romuald Wadagni.
L’examen des comptes publics révèle une dynamique positive dans la mobilisation des ressources nationales. Les recettes de l’État ont connu une progression remarquable de 26,5% sur la période 2022-2024, culminant à 1 895,6 milliards de francs CFA l’année dernière. Cette performance témoigne d’un renforcement significatif des capacités de collecte fiscale du pays.
Du côté des dépenses, l’évolution est tout aussi notable avec une hausse de 115,9% entre 2016 et 2024. Cette augmentation s’explique principalement par l’accent mis sur les investissements publics, traduisant la volonté gouvernementale de moderniser les infrastructures nationales.
Un cadre budgétaire maîtrisé pour 2025
La loi de finances en cours d’exécution affiche un équilibre à 3 551,0 milliards de francs CFA. Les autorités prévoient de contenir le déficit budgétaire à 441,1 milliards de francs CFA, représentant 2,9% du produit intérieur brut, un niveau considéré comme soutenable selon les standards internationaux.
Cap sur l’avenir : les orientations 2026-2028
L’horizon budgétaire à moyen terme s’articule autour de la consolidation des réalisations du Programme d’Action du Gouvernement (PAG) 2021-2026. Les priorités identifiées comprennent l’achèvement de la mise en œuvre de Sèmè-City, l’amélioration du système de santé à travers la modernisation des équipements médicaux, et l’établissement d’un environnement financier plus transparent et efficace.
Les attentes parlementaires
Les élus de la nation ont exprimé plusieurs préoccupations majeures lors des débats. La gestion des ressources hydriques figure en tête de leurs recommandations, avec une proposition de centralisation des allocations budgétaires dédiées à ce secteur vital.
L’emploi des jeunes constitue également un enjeu prioritaire soulevé par les députés, qui plaident pour l’élaboration d’une stratégie nationale visant à améliorer l’insertion professionnelle de cette catégorie de la population.
Sur le plan du développement territorial, les parlementaires insistent sur l’importance de créer de nouvelles zones économiques spéciales en exploitant judicieusement les atouts géographiques spécifiques à chaque région du pays.
Vers une gouvernance financière renforcée
Cette session parlementaire s’inscrit dans une démarche de dialogue constructif entre l’exécutif et le législatif. Les recommandations formulées par les députés visent à optimiser l’allocation des ressources publiques et à impulser une croissance économique inclusive.
Le gouvernement dispose désormais des orientations parlementaires pour finaliser l’élaboration du budget 2026 et des stratégies de développement à moyen terme, dans une perspective de renforcement de la prospérité nationale.
Kola PAQUI