Les réseaux sociaux sont aujourd’hui devenus le refuge de bon nombre d’artistes qui n’hésitent plus à se livrer à la mendicité. De sorte même à laisser de doute sur de supposée carrière qu’il ou elle aurait menée. Mieux le discours faux-fuyant qu’ils se plaisent à circuler est « l’Etat ne fait plus rien pour nous ». Mais dommage, ils ne peuvent que s’en prendre à eux-mêmes.
u Bénin l’univers artistique et culturel fonctionne dans un contexte hostile. Et même le nouveau-né le sait. Ce n’est donc pas l’acteur qui y mène ses activités qui en serait le parfait ignorant. Cependant, ils se comportent comme s’ils ont plusieurs chances de faire leur carrière. En clair, tout ce qui arrive aux artistes dans leur après gloire, c’est l’artiste lui-même. Il n’est pas rare de remarquer que nombre d’artistes, pendant qu’ils sont dans leur période de lumière au cours de leur carrière, passent la majorité de leur temps à faire la belle vie au vrai sens du thème sans penser qu’il arrivera un moment où la force d’aujourd’hui n’équivaudra plus à celle de demain. Et cette contrebalance joue tellement contre eux qu’au soir de leur vie, ils se retrouvent, comme l’on l’observe actuellement sur les réseaux sociaux, dans un état piteux sans la moindre pitance pour survivre, criant danger en la demeure à qui souhaite l’entendre. C’est tout évident que ce n’est pas forcément le cas de tous les artistes. Mais dans la majeure partie des cas, c’est une triste réalité qui saute à l’œil. En vrai, les créateurs d’œuvres de l’esprit du Bénin, lorsqu’ils ont la chance de connaitre une belle étoile et que ça brille de partout pour eux, ils semblent rapidement perdre de vue que la vie de l’humain est un film, sinon, un long métrage à deux épisodes. L’épisode du matin et celui de la soirée. Et pour y jouer et rester un acteur accompli jusqu’au bout, il y a de ces exigences et principes auxquels il faudra obligatoirement sacrifier ou vouer une fidélité éternelle. La modestie et la modération en toute circonstance. Mais malheureusement, rare sont ceux d’entres eux qui, une fois dans la lumière de leur carrière, se donnent un rétroviseur. Quand la vie de star, entre griffe, leur fourche le nez, et leur offre l’opportunité d’avoir le monde à leur pied, ils n’hésitent pas à verser dans la bombance, une vie sans commune mesure scellée dans un gaspillage pharaonique. Une précipitation dans les achats luxueux, une fréquentation sans modération d’endroits de plaisir mondains, bref, une vie de pacha semblable à nulle autre. Ce qui en clair, les ruine et les plonge très rapidement dans une torpeur financière asphyxiante. L’industrie artistique du pays étant ce qu’elle est, avec son dysfonctionnement chronique, décousue de partout et sans structuration aucune, et qu’eux-mêmes artistes n’ayant autour de leur carrière aucune organisation sérieuse, tout s’écroule comme un château de carte et presque à la vitesse de la lumière. Ainsi, bravo la déchéance et le carnage de la petite réserve d’économie accumulée sur les quelques cinq ou peut être dix années de rayonnement. Alors, quand la casserole se vide complètement et que la déculottée devient cuisante, celui ou celle-là, qui dans un passé récent, était à la limite de l’impolitesse envers les internautes sur les réseaux sociaux, parce qu’il ou elle en avait un peu, y revient presque suppliant à la quête de la subsistance. Triste scène qui aujourd’hui, pilule sur la toile et malheureusement déteint sur l’image du développement artistique au Bénin.
Les artistes dans leur commun ensemble, au lieu de mener une vie qui dépasse leur gabarie pendant qu’ils recouvrent encore la pleine forme, doivent impérativement songer à se créer une sorte de coopérative dans des domaines pourvoyeurs de richesse et de plus-value. Il n’est pas du tout une sottise que de s’arrimer au dicton qui stipule « Qu’après la culture c’est l’agriculture ». Et parallèlement l’élevage ne demeure pas moins un domaine d’espoir. Ainsi, ils auront eu la chance de faire, non seulement une belle carrière en jouissant pleinement des fruits de leur création, mais en développant à côté des projets pouvant leur garantir somptueusement la retraite tout en leur évitant de verser dans de telle ignominie au soir de leur carrière sur les réseaux sociaux. Mieux, créer des organisations non gouvernementales pour accompagner la protection de l’environnement ou des orphelinats ne serait non plus une mauvaise idée. La gestion de l’immobilier aussi à travers les locations pourrait aussi faire l’affaire. En tout cas, il faudra mieux faire d’investir utile et actif que de passer son temps à mettre de faramineuses sommes dans le passif pour en venir se tordre de douleur, pleurnichant pour telle ou telle autre maladie ou demander carrément de quoi survivre sur les réseaux sociaux. L’image n’est pas bien pour le pays quand on sait que les réseaux sociaux ne sont pas que pour le Bénin.
MM