Le futur musée maritime de Saint-Malo, L’Hydro, est prévu pour ouvrir ses portes à l’automne 2028. Du Berry à la Provence, cette institution culturelle peut largement rayonner dans l’espace fluide de la créativité littéraire de Chateaubriand. D’une part, à travers le 10eme anniversaire du premier écomusée sous-marin de France expérimenté dans la baie de Cannes. D’autre part, via le cycle Symbiocène de Bourges, capitale européenne de la culture 2028 qui entend témoigner du rôle de la culture et des « vivants ».
Le premier écomusée sous-marin de France est né à Cannes en juillet 2018 suite à l’exposition de l’artiste Jason deCaires Taylor au musée de la Mer au Fort Royal de l’île Sainte-Marguerite.
Chateaubriand est venu séjourner le 29 juillet 1938 à Cannes. Le romantique vicomte René dira : « Quand on a comme moi rencontré Washington et Bonaparte, que reste-t-il à regarder derrière la charrue du Cincinnatus américain et la tombe de Sainte-Hélène ? Je me décourage de durer. »
Joyaux de la baie de Cannes, les îles de Lérins ont déjà fait l’objet de nombreuses mesures de protection, et la candidature auprès de l’Unesco ne fait que renforcer l’intérêt pour la préservation de ces deux langues de terre si fragiles et de ce qui s’y trouve.
Plusieurs programmations « hors-les-murs » ont été initiées dans la perspective du futur musée maritime de Saint-Malo, L’Hydro. En attendant sa livraison en 2028, le musée maritime de Saint-Malo prend effectivement vie « hors les murs » à travers des archipels d’expositions temporaires, réparties dans différents lieux emblématiques du patrimoine malouin.
Ce fut le cas avec l’exposition « Tous marins » du 22 octobre 2022 au 8 janvier 2023 et « La mer autour » du 15 juillet au 5 novembre 2023. Il est possible de retrouver la synthèse du programme scientifique et culturel et toutes les informations liées au projet de musée maritime sur le site internet de la ville de Saint-Malo, rubrique « Sortir – Musées ».
Dans un horizon prospectif, il restera à bien intégrer un prisme qui intègrent les quartiers insulaires de Saint-Malo : de Cézembre au Grand Bé où l’empreinte de Chateaubriand repose à tout jamais, sans oublier l’interface mémorielle avec les îles Anglo-normandes (émigration, diaspora, frontière intelligente).
Dans la baie de Cannes, les études sur la maritimité et ses îles se poursuivent, depuis que des auteurs latins, comme Pline et Strabon en ont parlé. Le littoral cannois est protégé par la barrière formée par ces îles et îlots qui ont fait couler beaucoup d’encre, et su inspirer autant de grands artistes.
Si la culture populaire retient de l’histoire plus de légendes que de vérités attestées, l’uchronie est productrice de films célèbres. L’imagination est stimulée par des éléments qui ont pu circuler de bouche à oreille. Cannes a ainsi vu naître de splendides légendes, colportées de génération en génération. Le fameux masque « de fer », qui a bien eu une existence physique réelle, a suscité des écrits fertiles, qui appartiennent à la grande littérature.
Notre grand romantique, Chateaubriand est venu à Cannes en l’an de grâce 1838 : il rentrait alors d’Italie et son but principal était de se rendre en pèlerinage sur les lieux où Napoléon débarqua de l’île d’Elbe pour reconquérir son empire…
Chateaubriand fit donc un rapide séjour dans le quartier du Suquet et séjourna dans la Maison Roubert, au numéro 2 de la rue du Port qui, derrière l’hôtel Méditerranée remonte l’angle du quai Saint-Pierre jusqu’à la rue Clémenceau de Cannes.
Un texte a été retrouvé de la lettre que Chateaubriand écrivait le 29 juillet 1838 à Madame Récamier…
L’une des innovations proposée par Bourges 2028, Capitale européenne de la culture est de repenser une relation transformée entre la population et la nature, avec un respect renouvelé pour le vivant et une véritable valorisation des atouts naturels dans le développement urbain des villes.
Aussi, Bourges ambitionne de créer une Internationale des Fleuves avec le classement à l’UNESCO de la Loire et militera pour une meilleure prise en compte de la biodiversité et des êtres vivants qui entourent le fleuve et les nombreuses zones humides. Afin de construire ce projet « Territoires d’avenir », Bourges ambitionne de travailler autour d’un réseau de 15 villes pour étudier les problématiques communes en lien notamment avec la transition écologique et les réponses que la culture peut apporter.
Chercheurs, juristes, artistes et élus travaillent déjà pour faire inscrire les droits de la nature à l’ordre du jour législatif national et européen. La question de la reconnaissance des droits pour les vivants positionne clairement le rôle des arts et de la culture pour penser autrement nos liens à la nature, comme un écho aux vagues indisciplinées de la baie de Saint-Malo.
Kevin LOGNONÉ