Alors que le Bénin amorce le virage des élections générales de 2026, les deux partis de la mouvance à savoir l’Union progressiste le Renouveau (Up-R) et le Bloc républicain (Br) affichent un optimisme béat quant aux résultats des urnes. Avec l’imprévisibilité des électeurs béninois encore démontrée au soir des législatives de 2023 où ces mêmes partis ont courbé l’échine devant l’opposition dans les grandes villes, l’on se demande réellement sur quoi ils peuvent compter pour avoir une telle assurance.
2026 arrive ! Marquée par des élections générales, elle sera ainsi une occasion électorale particulière tant pour le Bénin que pour sa démocratie. Pendant que le pays se prépare à accueillir avec une impatience tangible ces élections générales tant attendues, un climat de forte anticipation et de spéculation s’installe dans le paysage politique national. Ceci, générant à la fois de l’excitation et de l’inquiétude parmi les citoyens. Les deux partis politiques dominants qui composent la mouvance actuelle, à savoir Up-R et le Br, affichent un optimisme démesuré et presque contagieux quant aux résultats qu’ils anticipent des urnes. À en croire certains de leurs lieutenants, il n’y a pas de raison qu’ils ne gagnent pas toutes ces élections à cause du bilan de Patrice Talon. Cet optimisme, qui peut sembler parfois déconcertant, semble cependant déconnecté de la réalité politique complexe et mouvante du pays.
En effet, l’imprévisibilité manifeste et souvent surprenante des électeurs béninois a une fois encore été mise en lumière lors des élections législatives de 2023, où ces deux partis de la mouvance ont dû céder une partie significative de leur influence politique face à une opposition pourtant moins soudée et peu mobilisée dans les grandes villes du pays, notamment à Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Sèmè-Podji ou encore Parakou. Ce retournement de situation, inattendu pour certains compte tenu des prouesses et réalisations du Président Patrice Talon dans ces grandes villes, soulève de réelles interrogations sur les fondements de leur assurance affichée. On pourrait même se demander comment une telle confiance peut perdurer malgré les signes de mécontentement qui émergent parmi les électeurs.
Il est donc légitime de se poser la question de savoir si cette confiance excessive repose réellement sur des éléments tangibles et patents ou si elle est plutôt le fruit d’une perception biaisée de la situation politique actuelle, façonnée par des discours parfois éloignés du quotidien des Béninois. Peut-on véritablement attribuer cette assurance à l’adoption du récent amendement du code électoral, qui, de manière indéniable, simplifie la tâche de la mouvance tout en compliquant le paysage politique pour l’opposition ? Ou bien observe-t-on plutôt une nouvelle phase d’exclusion systématique des adversaires politiques, orchestrée sous couvert de réformes mais qui, au fond, visent principalement à consolider le pouvoir en place tout en affaiblissant les voix dissidentes, essentielles à une démocratie saine ? Énigme !
M.M