Les occidentaux sont plus riches. Mais ils sont très stables au niveau de la gestion politique de la cité. Depuis plus de 150 ans, le cabinet du Président américain est composé de 15 membres. Quand on parle de secrétaire d’Etat, nous savons que c’est le ministre des affaires étrangères, idem quand on parle du Procureur Général qui est le ministre de la justice. Quand on va en France, il y a le Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Chez nous, nous avons trois ordres d’enseignement (maternel et primaire, secondaire et supérieur). Je n’ai rien contre. Mais qu’est ce qui a changé depuis la disparition de l’ex ministère de l’éducation nationale du point de vue de la qualité de l’enseignement et du point de vue de la prise en charge des enseignants ?
Nous devrions apprendre à faire des évaluations quand nous prenons de pareilles décisions. Le Quai d’Orsay est connu en France comme le ministère des affaires étrangères. Les mêmes choses sont observées en Grande Bretagne.
Je félicite l’effort du gouvernement Talon, de réunir les cabinets ministériels dans le même environnement. Mais pourquoi chaque régime devrait forcément changer les noms des différents ministères ? Chaque changement entraîne des millions voir des milliards de dépenses que je trouve inutiles. Personnellement, je ne vois pas pourquoi il fallait changer le ministère de l’environnement en ministère du cadre de vie. Aller rencontrer les travailleurs de ce ministère, beaucoup vous diront qu’ils sont au ministère de l’environnement. Idem pour le plan, la défense, l’intérieur et autres. En quoi le changement de nom apporte une amélioration ? Je ne trouve pas ça pertinent. Pourquoi ne peut-on pas nous asseoir pour nous entendre sur l’essentiel pour ne pas être obligés à chaque changement de régime de jeter tous les papiers à la poubelle ?
Actuellement, le régime Talon a choisi Agence en lieu et place de beaucoup de directions techniques. Demain, s’il y a alternance, soyez sûrs que ce sera cassé et il va falloir jeter tout à la poubelle à nouveau. Nous perdons du temps et de l’argent. Le monde est dynamique. Je le concède. Mais j’ai donné l’exemple du cabinet américain plus haut. Cette organisation ne change pas en fonction du parti au pouvoir malgré la régularité de l’alternance aux USA. Ce n’est pas le nom ou le nombre qui fait leur performance.
Nous ne devrions pas continuer à jouer avec nos maigres ressources. A la Conférence nationale, nous avions jeté le bébé et l’eau du bain. Tout n’était pas mauvais dans la révolution et la conférence n’a pris aucune mesure pour préserver cette mémoire et surtout les acquis. On détruit tout.
Quand allons-nous devenir une nation si nous détruisons toute notre histoire chaque fois ? Quand allons-nous devenir une nation quand nous sommes dans une politique d’éternel recommencement ? Une nation doit être forcément le produit de son histoire. Rassurez-vous, la Conférence nationale ne dit plus grand chose aux enfants nés après 1990. J’étais un adolescent, mais croyez-moi, j’ai toujours la chair de poule quand je me retrouve devant une vidéo de cette assise historique où les enfants du pays ont enterré leur haine pour sauvegarder l’essentiel qui est le Bénin. Par rapport à certaines décisions de cette conférence, j’avoue que je suis foncièrement contre certaines pratiques que j’aurais le temps de développer plus tard. Parfois, dans une agréable colère face à certaines failles de notre système démocratique, je me dis, cette affaire était une arnaque intellectuelle. Mais le simple fait que cette rencontre me permet aujourd’hui de donner mon opinion sur cet espace public qu’est Facebook, est une grande victoire même si chaque régime essaie de réduire cette liberté.
Je suggère que les adversaires politiques de 2026 s’entendent sur l’essentiel pour que nous puissions aller de l’avant. Ceci est ma première proposition. D’autres viendront probablement. Quand on a des moyens très limités, on fait du durable. Bonsoir chez vous.
Parfait Coffi GOHOUN