Il était tout heureux d’annoncer l’obtention du récépissé provisoire de son parti. Un exploit dans un contexte où des chicanes sont mises exprès sur le chemin de tout homme politique qui veut s’assumer, en dehors des canevas tracés. Déjà que tous ces partis qui existent de nom, sans représentants ni à l’Assemblée nationale, ni dans les communes, sont appelés à disparaître, pourquoi délivrer de nouveaux récépissés. A l’analyse, Richard Boni Ouorou est d’abord coupable d’avoir forcé le mur, refusé de se fondre dans la nasse. Il faut alors aller voir, renifler si sur le chemin, un os n’est pas resté au travers d’une gorge. Mais pourquoi, cela devrait-il être ainsi ? Au nom de la réforme du système partisan.

Pour le député du parti d’opposition Les Démocrates, Nourénou Atchadé, cette affaire met clairement en lumière les difficultés liées à la création d’un parti politique dans le contexte actuel béninois. Loin de défendre l’acte de corruption, le député trouve que Richard Boni Ouorou ne s’est pas levé de son propre chef pour aller corrompre l’agent de l’Etat, il y a été obligé, a-t-il déclaré. « Personne ne sort l’argent pour corrompre parce qu’il veut » a-t-il laissé entendre avant d’ajouter : « De quelle nation parlons-nous ? Qu’on soit obligé de corrompre les agents, les fonctionnaires avant d’obtenir le récépissé de son parti. On ne traite pas souvent les causes mais c’est les conséquences que nous traitons dans notre pays. C’est dangereux ce qui se passe. On n’est pas obligé d’empêcher la naissance des partis ». Le député de l’opposition invite ainsi le peuple à une réflexion sur la restauration de la démocratie béninoise ou du moins, ce qu’il en reste.

M.M

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