« Un droit sans réparation n’est qu’une illusion ». Cette maxime citée par le ministre en charge du tourisme de la culture et des arts, Jean Michel Hervé Babalola Abimbola, en début de ses propos, prend tout son sens lors de la cérémonie d’installation des membres de la commission de lutte contre la piraterie des oeuvres artistiques ce mardi 20 mai 2025 dans les locaux du ministère.
Cette vérité prend tout son sens dans le domaine de la propriété intellectuelle où bien souvent, les auteurs, artistes et autres créateurs se trouvent impuissants face à l’appropriation illicite de leurs œuvres, privés des fruits légitimes de leur talent et de leur labeur. En effet, la piraterie, dans ses formes anciennes comme dans ses mutations les plus récentes, représente l’un des défis les plus complexes et les plus urgents auxquels le Bénin doit faire face et résoudre avec efficacité. Pour donc y parvenir un nouvel appareil de gestion est installé pour le contrôle et le suivi de la circulation des oeuvres de l’esprit. “Les transformations structurelles et les investissements d’envergure engagés par le gouvernement depuis 2016 dans le secteur des arts et de la culture ne sauraient produire les résultats escomptés si nous n’apportons pas une réponse de taille à la lutte contre la piraterie des œuvres littéraires et artistiques. Vous comprenez alors que l’activité qui nous réunit ce jour relève d’un enjeu majeur pour optimiser les résultats et effets qui découleront des chantiers engagés, notamment : la structuration en cours de financement à partir des chaînes des valeurs ; l’extension des espaces de diffusion et la professionnalisation de leur gouvernance ; l’actualisation du cadre règlementaire régissant le statut de l’artiste ; les diverses réformes citées par le Directeur général du Bubédra ; Et bien d’autres encore. Ce vent de réformes connaît un nouveau tournant avec l’installation de la Commission nationale de lutte contre la piraterie des œuvres littéraires et artistiques, un instrument stratégique de pilotage, de veille et d’actions qui a pour mission, faut-il le rappeler, de : Conduire des réflexions prospectives sur la piraterie sous toutes ses formes ; Élaborer, mettre à jour et évaluer les politiques et stratégies nationales de lutte contre ce fléau ; -Promouvoir des pratiques vertueuses en matière de respect des droits d’auteur ; Veiller à l’opérationnalisation efficace des brigades départementales de lutte contre la piraterie ; Valider et suivre la mise en œuvre des plans d’actions annuels de ces brigades. Sa mise en place témoigne de l’engagement de l’Etat à renforcer la gouvernance du secteur culturel et à assurer une protection durable des droits des créateurs. Le secteur du tourisme, de la culture et des arts rappelons-le, est inscrit au rang du deuxième pilier d’investissement de l’État de création de richesse et d’emplois. Le pas que nous posons aujourd’hui et qui consiste à accompagner les artistes pour qu’ils alimentent durablement le marché de la création, tout en protégeant efficacement leurs droits, s’impose par conséquent comme un impératif majeur. À l’ère du numérique et de la mondialisation des contenus, la piraterie a changé de visage. Elle n’est plus seulement l’affaire de marchés parallèles ou de supports physiques contrefaits. Elle est désormais portée par la dématérialisation, par l’instantanéité du partage numérique, et par des réseaux parfois insaisissables, qui dépossèdent nos artistes de leurs droits et sapent les fondements économiques de la création. Dans ce contexte, votre action devra s’attaquer avec vigueur à la reproduction illégale et la diffusion anarchique des ouvrages dans les milieux scolaires et universitaires. Ce phénomène, nous le savons, désorganise toute la chaîne du livre, appauvrit les éditeurs, fragilise les libraires et décourage les auteurs. Il s’agit également de mener une action concertée et proactive sur la toile, en partenariat avec les principales plateformes (YouTube, Facebook, TikTok, Instagram, etc.) pour identifier, signaler et faire retirer rapidement les œuvres musicales, cinématographiques et audiovisuelles utilisées sans autorisation. Cette lutte doit s’accompagner d’une sensibilisation des créateurs, des utilisateurs et des intermédiaires numériques, ainsi que d’un renforcement du cadre légal et des mécanismes de sanction contre les infractions liées au piratage. Cela implique la mise en place de systèmes de protection des droits numériques, le traçage intelligent des œuvres ou les empreintes numériques, ainsi que le recours à l’intelligence artificielle pour détecter automatiquement les contenus diffusés illégalement sur les plateformes numériques. Votre mission est éminemment stratégique. Elle requiert clairvoyance, rigueur, engagement et sens élevé de l’intérêt général. Vous êtes appelés à être les sentinelles de la création, les artisans d’un environnement protecteur et équitable pour tous ceux dont la vocation est de penser, de concevoir, d’écrire, de créer et de transmettre. Le Ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts, pour sa part, vous assure de son appui constant. Il mettra à votre disposition les moyens nécessaires à l’accomplissement de votre tâche, et restera attentif à vos recommandations et à vos besoins. Je vous exhorte à investir toute la noblesse de votre engagement dans l’accomplissement de la mission qui vous est confiée. Qu’elle vous habite avec le sens du devoir, l’exigence de l’excellence, et la constance dans l’intégrité. Votre contribution demeure cruciale pour la sauvegarde des droits inaliénables des créateurs, et pour l’édification d’un espace numérique fondé sur l’équité et le respect absolu de la propriété intellectuelle. En vous installant officiellement dans vos fonctions, je formule le vœu que vous incarniez, par vos travaux et votre éthique, l’exigence de respect qui est due à la création et à ses auteurs” mentionne l’autorité ministérielle.
PFcom/Mtca