Face à la recrudescence des cas de rage canine, ayant entrainé la mort d’un enfant de 8 ans à Oungbega dans la commune de Djidja, le gouvernement décrète l’abattage systématique de tout animal de compagnie laissé en divagation par son propriétaire. Mesure salutaire à tout point de vue. Mais après, la question qui vient, c’est que fait-on des animaux de compagnie qui ne sont pas en divagation et qui n’ont pourtant pas été vaccinés.
Dans son communiqué, le gouvernement a rappelé les mesures prises pour vacciner les animaux de compagnie, en l’occurrence les chiens. « Pour prévenir les situations du genre, le gouvernement a pourtant entrepris depuis 2021 des campagnes de vaccination des chiens, chats et singes à coût réduit et des sensibilisations des propriétaires d’animaux de compagnie pour leur prise de responsabilité. De même, l’accès aux soins vétérinaires de proximité a été renforcé, permettant aux propriétaires de faire vacciner leurs animaux », lit-on dans le communiqué. Manifestement, des mesures ont été prises pour amener les propriétaires de chiens et chats à faire le geste utile, décider d’eux-mêmes à amener leurs animaux de compagnie pour la vaccination. Seulement, les campagnes de sensibilisation, la réduction des coûts de vaccination n’ont pas suffit à convaincre certains propriétaires d’animaux de compagnie, pour ne pas dire la plupart. Pour eux, tant que le chien n’a pas montré des signes de rage, il n’y a pas péril en la demeure. Pour eux, la vaccination n’est pas une priorité. Or, si pour les ministres Gaston Dossouhoui et Benjamin Hounkpatin la persistance de cette maladie est entretenue par les animaux de compagnie non vaccinés et surtout les chiens errants, que faire alors pour contraindre les propriétaires d’animaux de compagnie à vacciner leurs chiens et chats ? Dans son communiqué, le gouvernement semble ne pas trouver la solution adéquate. Il a juste pris une décision, certes salutaire mais insuffisante pour le danger que représentent les cas de rage canine pour les populations et les propriétaires d’animaux de compagnie. On sent un goût d’inachevé, une impuissance.
M.M
