La plupart des lois aujourd’hui source de tension ont été votées en 2019 par le Parlement monocolore. Il s’agit, pour le cas d’espèce, de la Loi N° 2019-44 du 15 novembre 2019 portant financement public des partis politiques en République du Bénin et de la loi 2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin. Pour en arriver là, il a fallu que l’Opposition soit exclue des Législatives de 2019 avec son corolaire de tension, de heurts réprimés dans le sang et une Assemblée nationale monocolore installée manu militari.
Quand on a fait tout ça et qu’on a fait voter par cette Assemblée monocolore des lois crisogènes, la moindre des choses est d’appliquer à la lettre lesdites lois, qu’on refuse de revoir, malgré les appels de l’Opposition et de la Société civile. Mais non. Il se fait que les initiateurs et les défenseurs des lois querellées ne se soucient même pas de leur application, point par point, virgule par virgule. On en veut pour preuve les recours du député du parti d’Opposition Les Démocrates, Kamel Ouassagari, recours adressés à la Cour constitutionnelle contre la non application à la lettre de la Loi N° 2019-44 du 15 novembre 2019 portant financement public des partis politiques en République du Bénin et de la loi 2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin.
En effet, depuis décembre 2023 où la Céna a délivré des chèques d’un montant total de 1,5 milliard FCFA aux partis éligibles au financement public des partis politiques à savoir l’Up-R, le Br, Les Démocrates et Fcbe, plus aucun kopeck n’est tombé dans l’escarcelle de ces partis toute l’année 2024. Le quatrième mois de 2025 tire à sa fin et toujours aucun signe de la Céna. Plus grave, depuis la fin des Législatives de 2023, les frais de campagne, qui devraient être payés aux partis politiques ayant des élus au plus tard le 31 décembre de l’année électorale, conformément aux dispositions de l’article 100 de la loi 2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin, sont restés sans suite. Et c’est ce que le député de l’Opposition dénonce dans deux recours adressés pour inconstitutionnalité à la Cour constitutionnelle. Quand on sait cela, on se demande quelle est la logique derrière le non paiement des frais de campagne et du financement public des partis politiques ? Les autres partis sont-ils privés de cette manne parce qu’on veut priver le parti d’Opposition Les Démocrates de moyens pour les élections générales de 2026 ? Comment faire voter des lois crisogènes, les défendre contre vents et marées pour ensuite ne pas les respecter à la lettre ? Tout ça pour ça !