Depuis quelques temps, Me Adrien Houngbédji est devenu le nouveau chantre d’élections inclusives, de la démocratie et de la paix. Hier, mardi 15 avril 2025 ; alors qu’il était invité au Sommet de la Jeunesse, l’ancien Président de l’ex Parti du renouveau démocratique (Prd) a tenu des propos forts, en contradiction avec la ligne politique de l’Union progressiste pour Le Renouveau.

 « L’histoire politique du Bénin, 35 ans après la conférence des forces vives de la nation : quel regard de 1990 à ce jour ? ». C’est autour de ce thème que Me Adrien Hougbédji a opiné lors de la deuxième journée du Sommet de la Jeunesse. Devant un public jeune et engagé, l’ancien président de l’Assemblée nationale a, dans son intervention, soulevé des inquiétudes sur la trajectoire actuelle de la démocratie béninoise. Il a déploré un contexte institutionnel marqué, selon lui, par des verrouillages législatifs visant à restreindre la participation politique. Il a pointé du doigt le code électoral en vigueur, qu’il considère comme un instrument d’exclusion soigneusement élaboré pour marginaliser l’opposition. « La démocratie, ce n’est pas éliminer ses adversaires en changeant les règles du jeu », a laissé entendre Me Adrien Houngbédji. Pour l’homme qui, depuis quelques temps, reprend les mêmes doléances que l’Opposition au régime Talon, la démocratie consiste à garantir l’accès équitable de toutes les forces politiques à la compétition électorale. « En 2019, nous avons fait des élections wahala. Prônons des mesures applicables à tout le monde pour éviter des crises. Il faut forcément que l’opposition aille aux élections. Il n’y a pas de démocratie sans opposition » insiste celui qui a fondu son parti dans l’Union progressiste le Renouveau, l’un des partis se réclamant de Patrice Talon. Mais ce n’est pas que la participation de tous aux élections à venir le seul point d’achoppement que relève Me Hougbédji dans la gouvernance actuelle de Patrice Talon.  Il a aussi exhorté les autorités à procéder à la libération sans condition des prisonniers politiques, et à garantir le retour des exilés dans un climat de sécurité. À ses yeux, le maintien de ces situations d’exclusion porte atteinte à la cohésion sociale et alimente un climat de peur, incompatible avec la paix durable. « J’ai présidé l’Assemblée nationale sous plusieurs présidents de la République, et nous avons toujours trouvé les voies du consensus et du respect mutuel. Mais depuis 2016, les choses ont pris une autre tournure… » pense Me Adrien Houngbédji. Il a terminé son discours en lançant à la jeunesse un appel à la lucidité et à la responsabilité : « On ne peut pas construire le Bénin que nous voulons sans comprendre le Bénin que nous avons hérité » fait comprendre Me Adrien Houngbédji.

B.H

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