Adoptée par l’Assemblée nationale le jeudi, 13 mars 2025, la loi N° 2025-09 portant cadre juridique de la chefferie traditionnelle en République du Bénin, a très tôt fait l’objet de critiques acerbes. S’en est suivi un défilé des têtes couronnées au palais des gouverneurs pour demander réparation du tort causé à tel ou tel royaume. Seulement, le rêve d’une relecture de ladite loi semble plus que jamais en train de se disloquer…
De l’avalanche de contestations aux audiences accordées par le Président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou à plusieurs têtes couronnées, l’on pouvait espérer une relecture de la loi sur la chefferie traditionnelle. Si certains déploraient déjà une autre loi à polémique sous la Rupture tandis que d’autres y voient une réforme majeure mal pensée de plus, la nécessité de relecture de la loi semble loin de recevoir un écho favorable. Et pour cause, la Commission des lois, de l’administration et des droits de l’homme de l’Assemblée nationale a rendu publique, les raisons de la méconnaissance des royaumes dont les têtes couronnées se sentiraient lésées par la loi. Et de l’analyse desdites raisons rédigées par un comité technique, il ressort clairement qu’un travail de fond a été réalisé au préalable avant le passage du projet de loi devant le parlement. La structure des réponses laisse également entrevoir une démarche visant à démontrer que les contestations sont infondées. Et la Rupture pourrait bien se targuer d’avoir réalisé l’exploit de la réorganisation de la chefferie traditionnelle au Bénin. Adoptée par les députés de la 9ème législature, la loi N° 2025-09 portant cadre juridique de la chefferie traditionnelle en République du Bénin vise à définir un cadre juridique pour le pouvoir des autorités de la chefferie traditionnelle ; conférer une reconnaissance légale aux chefferies traditionnelles existant sur le territoire béninois, fixant les règles garantissant leur organisation et leur rôle dans le développement socioéconomique du pays ; reconnaitre leur contribution à la cohésion sociale et à la préservation des identités culturelles. Il s’agit d’une réforme voulue par le gouvernement et qui prend en compte les spécificités des chefferies coutumières de type clanique notamment dans les régions de l’Atacora-Ouest et de la Donga. Ainsi, la présente reconnait entre autres 16 Royaumes, 80 chefferies supérieures, 10 chefferies coutumière. Les espoirs concernant la relecture de ladite loi s’estompent sans nul doute. La promulgation ne devrait finalement plus tarder, selon les indiscrétions.
A.B