Le climat social au sein de l’Agence de contrôle des installations électriques intérieures (Contrelec) connaît un regain de tension. Dans une lettre ouverte datée du 8 avril 2025, le Bureau exécutif national du Syndicat des travailleurs de Contrelec (Ben/Syntraco) a interpellé le ministre de l’Energie, de l’eau et des mines sur une série de dysfonctionnements qu’il qualifie de « graves et persistants », pointant du doigt la gestion actuelle de l’Agence.
Dans cette missive, le secrétaire général du syndicat, Désiré Kouassi Kassa, dresse un constat alarmant, soulignant la détérioration continue du dialogue social entre l’administration de Contrelec et les représentants du personnel. Selon lui, cette rupture serait alimentée par le mutisme du Directeur général, lequel invoquerait un manque de latitude décisionnelle pour justifier son inertie. Le document évoque une série de dysfonctionnements structurels et organisationnels : absence d’un plan de formation cohérent, gestion opaque des ressources financières, précarité des conditions de travail dans les antennes régionales, ainsi que des manquements notables dans la constitution des dossiers de retraite des agents.
Parmi les situations les plus préoccupantes, figure celle des agents de l’État détachés auprès de Contrelec, qui, depuis 2022, sont rémunérés directement par l’Agence en dehors de tout cadre contractuel formel. Pour le syndicat, cette pratique constitue une entorse manifeste aux règles de bonne gouvernance. Le Ben/Syntraco déplore en outre une logistique défaillante dans les zones d’intervention, avec un parc automobile quasi inexistant, une dotation en carburant aléatoire, et des motos neuves inemployées, laissées à l’abandon dans les garages de l’institution. A cela s’ajoute une gestion jugée arbitraire des ressources et des privilèges, où les décisions relèveraient davantage de la faveur personnelle que de critères objectifs.
Alerte syndicale
Face à ces dérives, le syndicat formule une série de propositions : rétablissement d’un dialogue social constructif, régularisation des statuts des agents, amélioration des conditions de travail, transparence budgétaire et meilleure gouvernance des ressources matérielles. Cette alerte syndicale, empreinte de gravité, appelle à une réaction prompte de la tutelle. Le Ben/Syntraco appelle à une réforme structurelle de l’Agence, condition sine qua non pour éviter, selon ses termes, « l’effondrement progressif d’un service public essentiel ».
M.M.