Une fois encore, le réalisateur béninois vivant en France, Sylvestre Amoussou, était à l’honneur, vendredi 4 avril 2025, à l’espace culturel Le Centre. C’était à travers la projection sur grand écran de son long-métrage » Un pas en avant : les dessous de la corruption « .
Après » L’orage africain, un continent sous influence » projeté en fin d’année 2024, Sylvestre Amoussou revient encore sur les écrans de l’espace culturel Le Centre avec » Un pas en avant : les dessous de la corruption « , un long-métrage de 1h 45mn qui dépeint les contours de la corruption, fléau qui gangrène le développement de l’Afrique. Le synopsis parle de la disparition d’un petit artisan. Son frère épicier, dans sa quête de savoir ce qui s’est passé, tombe sur un dossier de détournement de l’aide humanitaire. Il découvre que des gens se remplissent les poches, commettent des crimes, usent de menaces et intimidations pour s’en sortir. Mais le petit épicier est bien décidé à aller au bout. Avec » Un pas en avant : les dessous de la corruption » Sylvestre Amoussou est dans un rôle qu’il affectionne le plus, éduquer, dénoncer les maux qui minent le continent africain. Il y a fait jouer des acteurs béninois et étrangers, utilisant des noms comme Godomey, Calavi, etc. Intervenant en direct de la France, à la fin de la projection, Sylvestre Amoussou justifie cela par la nécessité de faire connaître les villes béninoises au-delà des frontières. « …quand je parle de l’aide humanitaire, je montre que même les aides qu’ils donnent pour le continent africain, il y a une partie qui est déjà détournée même par les donateurs avant d’arriver. Et quand ils arrivent en Afrique, nos gouvernements détournent une grosse partie et les gens pour qui c’est destiné n’ont pas grand-chose. C’est un éveil de conscience pour parler de bonne gouvernance, ce qui est vraiment très difficile, que ce soit chez nous, que ce soit ailleurs » a laissé entendre Sylvestre Amoussou.
Pour Berthold Hinkati, le Directeur de l’espace culturel Le Centre, ce sont les échos favorables reçus sur le film qui ont pesé pour son choix. « Il y avait la qualité et ça dénonçait des phénomènes sociaux. Ce qui entre bien en lien avec le programme Wà Cinéma. D’où l’idée d’une projection avec ce même réalisateur qui fait honneur à l’Afrique et au Bénin. Les réalisateurs en général profitent de la fiction pour véhiculer de très bons messages. Et ce soir, nous avons entendu de très bonnes informations liées à la corruption. On a réellement vu les dessous de la corruption » a souligné Berthold Hinkati.
Usager de l’espace culturel Le Centre, Joël Hossou est satisfait. A ses dires, ce n’est pas facile de traiter ce genre de sujet. Il a fallu à Sylvestre Amoussou beaucoup d’audace et de courage, fait-il observer. « Le film a été tourné en 2010 et avec cette qualité-là, j’imagine qu’il doit reprendre un pareil projet en ce moment. Je crois que ce sera une très bonne qualité. J’espère que les gens ont appris du film et vivement que la corruption diminue dans les communautés africaines » souhaite-t-il.
Réalisateur, Terrence Anago affirme apprécier la technique, l’histoire, la dramaturgie. A ses dires, c’est toujours un plaisir de venir visionner des œuvres de qualité à l’espace culturel Le Centre.
Bertrand HOUANHO
