Prévues pour 2026, les élections générales font depuis peu l’objet de conciliabules et de deals au sein de la mouvance. Au même moment, l’Opposition qui se dit acculée par des chicanes érigées en lois électorales, renforce ses désillusions et s’engouffre dans un cercle intermittent de désaccords.

Arrivant à grands pas, les élections générales de 2026 représentent un tournant décisif pour l’avenir politique du Bénin. Puisqu’elles seront soldées par soit un changement de régime, ou la continuité des actions du système en place. À l’approche de ces joutes électorales composées de la présidentielle, des législatives et des communales, le climat politique dans le pays est tendu, marqué par une polarisation croissante entre la mouvance au pouvoir et l’Opposition. Si ces piques aggravent parfois les tensions et définissent les enjeux cruciaux de ces compétitions électorales à venir, c’est parce qu’elles sont pour la plupart des cas la résultante des lois électorales jugées désobligeantes, crisogènes voire conflictuelles, pour l’environnement politique et social du pays. Alors que le Code électoral révisé oblige les partis politiques qui seront en lice à relever un défi jamais imaginé au Bénin à travers les 20% d’électeurs par circonscription électorale comme préalable pour passer le cap des législatives, la présidentielle de son côté impose une multitude de parrains aux duos de candidats, comme condition sine qua non pour challenger. Face à ces défis qui contrastent pourtant avec la paix et l’inclusion électorale, chaque courant politique s’organise.

Une unité stratégique à la mouvance

La mouvance au pouvoir adopte une stratégie claire pour aborder les élections, cherchant à renforcer ses positions. Elle qui a instauré manu militari ces lois querellées est consciente des défis liés à leur manipulation et s’efforce ainsi de maintenir une cohésion solide. Pour preuve, des accords politiques de gouvernance sont ficelés, notamment entre l’Union progressiste le Renouveau (Up-R) et le Bloc républicain (Br), pour garantir un soutien mutuel entre ces partis et contourner les éventuels pièges, transformés en dispositions, dans ce Code électoral dénoncé. Mieux, à l’aune des déclarations récentes de Patrice Talon sur ces élections, un appel à une candidature unique pour maximiser leurs chances de victoire est de plus en plus d’actualité.

Une désunion croissante à l’Opposition

À contrario, l’Opposition semble se désintégrer davantage. Confrontée à des divisions internes croissantes, les tensions entre les principaux partis, comme la Force Cauris pour un Bénin Émergent (Fcbe) et Les Démocrates qui comptent eux deux des élus au parlement et dans les communes, affaiblissent leur capacité à s’unir. L’annonce de Paul Hounkpè, Secrétaire exécutif national (Sen) de cette formation politique qui se réclame pourtant de l’Opposition au régime en place et cherchant curieusement des parrains au sein de la mouvance est de nature à exacerber ces divisions. Alors qu’ils ont donné une lueur d’espoir au peuple béninois, en particulier à leurs militants en organisant des sorties médiatiques conjointes au lendemain du vote de ce Code électoral contesté, la création d’un Cadre de concertation de l’Opposition sans cette même Fcbe était déjà vue comme un signe annonciateur de cette paix illusionniste. Ce manque d’harmonie qui a toujours conduit à une fragmentation interne, rendant l’Opposition vulnérable risque d’être sa propre bête noire pour ces élections en question. Sachant que si celle-ci ne parvient pas à se réorganiser et à unir ses forces, la mouvance risque de dominer le paysage électoral, la laissant ainsi et à nouveau en position faible, si rien ne se fait pour rebelotter les cartes. Pendant que ce méli-mélo prend encrage, Patrice Talon et ses sbires se frottent les mains.

 J.G

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