Nicéphore Soglo a récemment accordé une interview au média Radio France internationale (Rfi). Au cours de cet entretien avec Christophe Boisbouvier, l’ancien Chef de l’État, qui est revenu sur son mandat quinquennal retracé dans son dernier livre, réitère son vœu de voir les prisonniers politiques en liberté et les exilés politiques de retour, et ce, sans oublier d’informer l’opinion d’un nouveau tête-à-tête avec l’actuel homme fort du Niger.
Nicéphore Soglo se confie à Christophe Boisbouvier. Dans cet entretien exclusif, l’ancien Président de la République est revenu sur ses mémoires, dont le titre est « Vers le miracle béninois: l’épreuve du pouvoir et de la démocratie ». Il évoque son expérience de gouvernance de 1990 à 1996, tout en se remémorant également la dévaluation du franc CFA en 1994, qu’il considère comme une décision imposée par la France, malgré ses conséquences difficiles pour les pays africains. Dans l’interview, l’homme soutient que cette dévaluation a finalement contribué à la croissance économique en Afrique et particulièrement celle du Bénin qui, sous sa gouvernance, a pu relever la pente quittant de -3 à 6%. Concernant l’avenir économique, il plaide pour l’établissement d’une monnaie commune pour les pays d’Afrique de l’Ouest, à l’image de l’Europe.
Soglo entérine les propos de Houngbédji
En ce qui concerne les élections présidentielles à venir, Nicéphore Soglo exprime un mélange d’espoir et d’inquiétude. Il croit fermement que le peuple béninois peut rebondir et souhaite voir, comme Adrien Houngbédji, tous les prisonniers politiques libérés avant ces joutes électorales. De même, l’invité de Rfi avant fin 2025 n’a pas, non plus, manqué de réaffirmer son désir de voir rentrer chez eux, tous les exilés politiques afin de construire ensemble la nation béninoise. « Moi, je n’ai jamais mis quelqu’un en prison. Je n’ai jamais mis des gens en exil. Non, ça n’a pas de sens. Je parle au Président Talon, j’ai demandé encore une audience, je lui dis écoute, c’est moi en te soutenant qui t’ai permis d’être Président, eh bien, je te dis que cette année, l’année 2025, tu dois libérer tous les prisonniers politiques, les Reckya, le professeur Aïvo, tous ceux qui sont en prison. Et tu dois permettre à mon fils, Léhady, à qui tu as collé dix ans, ça va durer combien de temps ? Et en même temps, j’essaie de donner de bons conseils en disant que le pouvoir n’est jamais facile. Quand tu as un pouvoir, il faut savoir comment l’utiliser. Mais là, cette année, on doit libérer tous les prisonniers politiques, sans exception. Je lui dis ça ! Mais pour le moment, il ne me répond pas correctement », laisse savoir l’ancien Maire de Cotonou.
Une nouvelle rencontre avec Tiani
Enfin, il mentionne ses efforts récents pour rouvrir la frontière entre le Niger et le Bénin, soulignant son engagement continu en faveur de la diplomatie régionale. À cet effet, Nicéphore Soglo annonce qu’il a été invité de nouveau par le Général Tiani du Niger. « Je suis invité à nouveau par le général Tiani, je vais aller là-bas. J’attends que l’ambassadeur ici me donne les détails de la rencontre. Et, on verra comment les choses se passeront », indique Soglo qui souligne qu’il y sera avec l’ancien Chef de l’Etat Boni Yayi.
J.G