Afrique, France, Amérique : des femmes crient liberté pour Madougou

5 mars 2021-5 mars 2025 ! cela fait 4 ans que l’ancienne Garde des sceaux, ministre de la justice sous le régime de Boni Yayi, a été déposée à la prison civile d’Akpro-Missérété. Depuis, tous les appels à la libération de Reckya Madougou, dont la détention est qualifiée d’arbitraire par le Groupe de travail de l’Onu sur la détention arbitraire, sont sans suite. Mais pour autant, cela ne faiblit pas l’ardeur des femmes. En cette veille de la célébration du 08 mars, Journée internationale des droits des femmes, des femmes africaines, françaises et américaines demandent la libération de Reckya Madougou, l’experte béninoise en microfinance et inclusion financière.

l y a quelques mois, dans une lettre adressée au ministre des affaires étrangères américain, des congressistes américains s’inquiètent quant au sort réservé à Reckya Madougou.  » Cette illégale incarcération d’opposants politiques porte atteinte à l’État de droit et démontre l’érosion des normes démocratiques au Bénin  » lit-on dans la lettre. En réponse à cette interpellation, le département d’Etat américain a laissé entendre que l’arrestation de Reckya Madougou soulève de graves préoccupations en matière de droits de l’homme.  » Le Département d’État a soulevé ces questions aux plus hauts niveaux avec le gouvernement du Bénin. Nous avons exprimé nos inquiétudes concernant ces détentions et plus largement les questions liées aux libertés politiques et à l’État de droit. Nous continuons d’exhorter le gouvernement du Bénin à respecter ses obligations internationales en matière de droits de l’homme et à garantir des procédures judiciaires justes et transparentes pour tous les individus ” répond le Département d’Etat.

Comme les congressistes américains, des femmes béninoises et françaises ont levé la voix à la veille du 4e anniversaire de l’arrestation de Reckya Madougou. Qu’elles soient béninoises de la diaspora ou françaises, ces femmes ont spontanément demandé la libération de celle qui a tant œuvré pour l’autonomisation des femmes africaines.

« Nous implorons le 1er magistrat du Bénin, Patrice Talon de libérer Madougou pour ce qu’elle représente pour l’Afrique. Même si elle est « fautive », en cette veille du 8 mars, nous implorons le président Talon de libérer l’experte Reckya Madougou…», dit une Béninoise qui vit en France depuis 15 ans.

Une autre compatriote fait savoir à son tour : «Madougou a été assez punie. Après quatre ans, il faut gommer à jamais les narratifs dégradants à l’endroit de cette amazone. Ceux qui ont décidé d’arracher cette joviale et gentille dame à son rang de spécialiste en microfinance et inclusion financière pour l’accuser de « terroriste » doivent la libérer au nom de son combat pour la femme africaine…».

Elle poursuit : « Madougou est une référence en influence et impact pour l’inclusion financière des femmes en Afrique. À ce titre, il faut la libérer pour le bien de toute l’Afrique qu’elle sert ». « Nous implorons le pardon du président Talon afin qu’elle soit libérée pour reprendre son expertise avec les institutions financières internationales pour soutenir davantage les projets d’inclusion financière pour les femmes africaines». « En tant que mère, nous prions le président Talon de libérer Madougou, car ses enfants ont de plus en plus besoin d’elle » a-t-elle conclut.

Des africaines crient liberté pour Reckya Madougou

Une sénégalaise membre d’un mouvement panafricaniste défend également cette cause : « Au nom du savoir-faire de Madougou, le président Talon doit lui accorder la grâce présidentielle, car elle n’a plus sa place en prison…». Elle poursuit : « En Afrique, Madougou a su cerner l’inclusion financière, à travers l’accessibilité-prix des services financiers ».

Elle conclut : « Avant d’étaler sa maîtrise de l’inclusion financière, il faut reconnaître que Madougou a fait un état des lieux relatif à la situation des femmes victimes de violence. Elle a su valoriser les femmes africaines qui n’ont pas accès aux emplois décents et sont victimes de discrimination professionnelle et salariale. Elle n’a plus sa place en prison. Que le président Talon accepte de la libérer au nom des femmes africaines…».

Une française membre d’une organisation de la société civile plaide également :« Les femmes africaines demandent la mansuétude de Patrice Talon. Nous plaidons pour sa libération au nom de son combat pour l’épanouissement de la femme africaine..».

Pour elle : « Il faut la libérer pour permettre à la majorité des femmes africaines de jouir des connaissances de cette dame exceptionnelle qui leur inculque la gestion de leurs ressources…».

Une autre française soutient : « On a encore besoin de Reckya Madougou pour qu’elle explique à d’autres gouvernements africains, l’importance de l’inclusion financière au profit de personnes non bancarisées et sous-bancarisées…».

« Madougou manque à l’Afrique, elle qui a su montrer que le revenu du ménage, l’éducation, la possession de terres privées sont des déterminants importants de l’inclusion financière.», dit-elle pour conclure.

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