(Lien avec le cancer)
L’infection à papillomavirus humain (HPV) est une infection sexuellement transmissible (IST) courante. Selon l’Oms la quasi-totalité des personnes sexuellement actives seront infectées à un moment de leur vie, le plus souvent sans présenter de symptômes. L’infection à HPV peut se manifester par des lésions cutanées, génitales et au niveau de la gorge.
Les préservatifs peuvent contribuer à prévenir les infections à HPV, mais ne constituent pas une protection complète, car ils ne couvrent pas l’intégralité des parties génitales, alerte l’organisation. Dans la plupart des cas, il n’est pas nécessaire de recourir à un traitement pour éliminer une infection à HPV. Certaines infections à HPV peuvent causer des verrues génitales. D’autres peuvent entraîner des anomalies cellulaires qui évoluent vers un cancer. La vaccination peut prévenir les cancers dus à une infection à HPV. Le vaccin ne contient pas de virus vivant ou d’ADN du virus, et ne peut donc pas entraîner de cancer ou d’autres affections liées à un HPV. Le vaccin contre le HPV n’est pas utilisé pour traiter les infections à HPV ou les maladies dues à une infection à HPV, mais pour prévenir la survenue d’un cancer.
À l’heure actuelle, le cancer du col de l’utérus est le seul type de cancer causé par une infection à HPV pour lequel on dispose de tests de dépistage. Ces tests permettent de mettre en évidence la maladie en l’absence de symptômes. Il s’agit de détecter des modifications cellulaires précancéreuses afin de les traiter avant l’apparition d’un cancer. Le dépistage du cancer du col de l’utérus est important pour toute personne ayant un col de l’utérus. C’est notamment le cas des femmes et des hommes transgenres qui ont encore un col de l’utérus. Le cancer du col de l’utérus est le type de cancer causé par une infection à HPV le plus courant ; les autres cancers moins courants touchant les hommes et les femmes sont le cancer de l’anus, le cancer de la vulve, le cancer du vagin, le cancer de la bouche/gorge et le cancer du pénis.
Ampleur du problème
Les régions où l’infection à HPV du col de l’utérus est la plus prévalente sont l’Afrique subsaharienne (24 %), l’Amérique latine et les Caraïbes (16 %), l’Europe orientale (14 %) et l’Asie du Sud-Est (14 %) (2). La prévalence chez les hommes est très variable en fonction des tendances sexuelles. Les données montrent que la prévalence du virus est plus élevée parmi les femmes vivant avec le VIH, les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, les personnes immunodéprimées, les personnes atteintes d’autres IST, les personnes sous traitement immunosuppresseur et les enfants qui ont subi des abus sexuels.
À l’échelle mondiale, on estime que 620 000 nouveaux cas de cancer chez les femmes et 70 000 nouveaux cas de cancer chez les hommes ont été causés par le VPH en 2019. Le cancer du col de l’utérus était la quatrième cause de cancer et de décès par cancer chez les femmes en 2022, avec quelque 660 000 nouveaux cas et près de 350 000 décès dans le monde. Les cancers du col de l’utérus représentent plus de 90 % des cancers dus à une infection à HPV chez les femmes.
Les taux d’incidence du cancer du col de l’utérus et la mortalité qui lui est imputable sont plus élevés dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Cette situation est le fruit de graves inégalités qui s’expliquent par un accès insuffisant aux services nationaux de vaccination contre le HPV, de dépistage et de traitement du cancer du col de l’utérus, ainsi que par des déterminants sociaux et économiques.
Symptômes
Chez la plupart des personnes, l’infection à HPV est asymptomatique. Dans la majorité des cas, le HPV est éliminé par le système immunitaire au bout d’un an ou deux, sans effets durables. Certaines infections à HPV peuvent entraîner l’apparition de petites masses rugueuses (verrues génitales) au niveau du vagin, du pénis ou de l’anus ou, rarement, de la gorge. Ces verrues peuvent s’accompagner de douleurs, de démangeaisons ou de saignements, ou provoquer le gonflement des ganglions. Une infection à HPV qui n’est pas éliminée automatiquement par l’organisme peut entraîner des modifications cellulaires puis des lésions précancéreuses du col de l’utérus, qui peuvent évoluer vers un cancer en l’absence de traitement. Un cancer du col de l’utérus consécutif à une infection à HPV apparaît généralement entre 15 et 20 ans après l’infection.
Les premières modifications des cellules du col de l’utérus et les premières lésions précancéreuses sont le plus souvent asymptomatiques. Le cancer du col de l’utérus peut se manifester par des saignements entre les règles ou après un rapport sexuel ou des pertes vaginales malodorantes. Ces symptômes peuvent être dus à d’autres maladies. Les personnes qui présentent ces symptômes doivent consulter un médecin. La vaccination est le meilleur moyen de prévenir l’infection à HPV, le cancer du col de l’utérus et d’autres cancers dus à une infection à HPV. Le dépistage peut permettre de détecter des lésions précancéreuses du col de l’utérus et de les traiter avant qu’elles n’évoluent vers un cancer. Toutes les filles âgées de 9 à 14 ans doivent recevoir le vaccin contre le HPV avant d’être sexuellement actives. À l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement des infections à HPV, mais il est possible de traiter les verrues génitales, les lésions précancéreuses et les cancers du col de l’utérus.
Cyrience Fifonsi KOUGNANDE