Le Groupe d’appui aux initiatives féminines pour un développement intégré et durable (Gaifedid Ong) a lancé officiellement, jeudi 27 février 2025 à la Maison de la culture de Ouidah, le projet « Lutte contre les violences physiques et promotion de la justice de genre pour les femmes et filles de Ouidah « .
L’événement a ressemblé têtes couronnées, chefs religieux, chefs de villages et de quartiers de ville et chefs d’arrondissement de la commune de Ouidah. Une cible bien identifiée par Le Groupe d’appui aux initiatives féminines pour un développement intégré et durable (Gaifedid Ong) afin de l’engager dans la lutte contre les violences physiques et promotion de la justice de genre pour les femmes et filles de Ouidah.
Dans son mot de bienvenue, la Directrice exécutive de l’Ong Gaifedid, Pauline Houdagba, a fait l’état des lieux en matière de violences basées sur le genre. A ses dires, la situation est préoccupante à Ouudah car malgré la gratuité de l’école, les filles continuent d’abandonner les études à cause des grossesses non désirées ou prématurées, les mariages précoces ou forcées, les tâches à elles imposées dans le ménage dès le bas âge. Malgré que les femmes de Ouidah jouent un rôle fondamental dans l’agriculture, la transformation agroalimentaire et le commerce, elles n’ont pas accès à la terre. « Sur le plan de la violence basée sur le genre, le département de l’Atlantique vient en 2e position avec un taux de prévalence de 39,9% de violence au niveau de la gouvernance locale » laisse entendre Pauline Houdagba. Pour changer la donne, la Directrice exécutive de l’Ong Gaifedid, à travers le projet « Lutte contre les violences physiques et promotion de la justice de genre pour les femmes et filles de Ouidah » lance un plaidoyer à l’égard de tous les acteurs de la commune pour leur implication, leur détermination et leur engagement pour que la justice de genre soit désormais une réalité.
Pour le Chef suprême du culte vodun, Daagbo Hounon Hounan II, la tâche que s’est donnée l’Ong Caifedid s’inscrit dans la logique des résolutions et recommandations de la Conférence des chefs d’État et de la conférence des chefs traditionnels et religieux sur la masculinité positive tenue le 22 octobre 2023, dont l’engagement fort est les chefs d’État, les chefs traditionnels et religieux lèvent la voix. A cette occasion les chefs d’Etats et les chefs traditionnels ont condamné toutes les formes de discrimination et maltraitance envers les femmes du continent et pris de fermes engagements.
« Pas de lutte contre les violences faites aux femmes sans associer le Ministère de la justice » défend Rose Amoussou épouse Tossou, 2e substitut du Procureur de Ouidah. Elle remercie la Directrice exécutive de l’Ong Gaifedid qui a pu mobiliser les chefs traditionnels, car, dit-elle, c’est par eux que le message pourra passer.
Représentant le maire de Ouidah, la 2e adjointe au maire, Sabine Fourn, a souligné que les violences basses sur le genre affectent les communautés. Pour elle, ce projet est une opportunité pour renforcer l’engagement de la mairie pour l’épanouissement des femmes et des filles de Ouidah.
La représentante du Préfet de l’Atlantique, Lucresse Akoto, a laissé entendre que la violence à l’égard du genre est un frein pour le développement de Ouidah. « Le gouvernement à travers le ministère des affaires sociales s’associent à toutes initiatives visant à garantir un cadre sécurisé à toutes et à tous ».
Après lecture du plaidoyer, les invités ont pris l’engagement de lutter contre les discriminations et les violences faites aux femmes et aux filles. Des actions de sensibilisation sont annoncées dans toute la commune.
B.H