La section Bénin de l’Alliance Droits et Santé a convié, jeudi, 13 février 2025 à Cotonou, les décideurs politiques, acteurs de la société civile et autres acteurs impliqués dans la lutte contre les Violences basées sur le genre au Bénin, à une Table ronde sur la prise en charge des survivant(e)s des Vbg. Initiée dans le cadre du Plaidoyer national contre les Violences basées sur le genre au Bénin, la présente assise a permis d’insister sur la nécessité d’une prise en charge intégrée des victimes conformément aux dispositions légales et règlementations en vigueur. Les échanges se sont déroulés en présence de la représentante de la ministre des affaires sociales et de la microfinance.
“Mise à disposition des centres de prise en charge intégrés (holistique) pour les survivant(e)s des Vbg au Bénin“. Tel est le thème autour duquel se sont articulés les échanges au cours de la Table ronde qui s’est déroulée à l’hôtel Casa Cielo à Cotonou. Elle se veut une occasion de mener une réflexion collective en vue des réponses adaptées et efficaces contre les violences basées sur le genre mais surtout la prise en charge des victimes. A en croire Nourou Adjibade, Directeur exécutif de Ceradis-Ong et lead de la section Bénin de l’Alliance Droits et Santé, il importe d’œuvrer à construire un environnement plus sûr, égalitaire et respectueux pour tous. Selon ses propos, la table ronde s’inscrit également dans la dynamique d’une campagne régionale visant à amener les décideurs politiques notamment les Chefs d’Etats africains à adopter la Convention sur l’Elimination de la violence à l’égard des femmes et des filles en Afrique. Une convention perçue par la société civile comme un cadre ambitieux et transformateur priorisant une approche intersectionnelle qui reconnait les inégalités systémiques affectant les femmes et les filles. L’adoption de ladite convention étant prévue au Sommet de l’Union Africaine, la société civile notamment l’Alliance Droits et santé entend jouer sa partition. Quant à la représentante du ministre des affaires sociales, elle a reconnu que des milliers de personnes notamment des femmes continuent d’être victimes de ce fléau aux conséquences profondes avec à la clé, des séquelles souvent non perceptibles. Face à la perte de l’estime de soi qui en résulte ainsi qu’une incapacité à se reconstruire, elle souligne également l’urgence d’opter pour une approche globale dans la prise en charge. Après avoir évoqué les efforts consentis par le gouvernement pour prévenir, réprimer les violences basées sur le genre ainsi que la prise en charge des victimes, elle a appelé à des réflexions profondes en faveur de l’effectivité de la prise en charge holistique au Bénin. “Ensemble, nous pouvons contribuer à un changement significatif“ a-t-elle martelé. A travers trois différents panels de discussions, les participants ont été édifiés sur l’état des lieux de la lutte contre les Vbg, les types de violences faites aux femmes, l’arsenal juridique dont s’est doté le Bénin, le défi de la dénonciation, la prise en charge des victimes etc. Par ailleurs, il a été déploré un défaut de formation des acteurs notamment des OPJ, l’inaccessibilité de certaines pièces comme le certificat médical, le défaut de synergie d’actions. Selon Nourou Adjibadé, le plaidoyer reste une stratégie importante qui mobilise une kyrielle d’acteurs pour faire bouger les lignes. Il a, par ailleurs, plaidé pour la revue à la hausse du budget du ministère des affaires sociales pour plus d’impact en matière de lutte contre les violences basées sur le genre au Bénin. Notons que l’Alliance Droits et Santé est portée au Bénin par Ceradis-Ong, le Bacar et le Scoutisme béninois.
A.B