Le Ministère ougandais de la santé, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d’autres partenaires ont lancé la toute première étude de l’efficacité clinique d’un vaccin contre la maladie à virus Ebola causée par le virus Soudan, qui intervient dans un délai particulièrement court pour un essai randomisé sur un vaccin dans une situation d’urgence.

C’est une première mondiale, dans la mesure où il s’agit du premier essai qui vise à évaluer l’efficacité clinique d’un vaccin contre la maladie à virus Soudan. L’Initiative internationale pour le vaccin contre le sida (IAVI), qui fournit le vaccin, a mené les essais d’innocuité et d’immunogénicité. Il s’agit également du premier essai clinique du vaccin pendant une flambée épidémique.

Les responsables de la recherche de l’Université de Makerere et de l’Institut ougandais de recherche sur les virus (UVRI) ont travaillé sans relâche, avec le soutien de l’OMS et d’autres partenaires, pour que l’essai soit prêt en quatre jours après la confirmation de la flambée épidémique le 30 janvier. Il s’agit du premier essai qui vise à évaluer l’efficacité clinique d’un vaccin contre la maladie à virus Soudan. Il a été possible d’avancer rapidement grâce à une préparation poussée de la recherche, sans perdre de vue le respect de l’ensemble des impératifs réglementaires et éthiques nationaux et internationaux.

Le vaccin candidat a été fourni gratuitement par l’IAVI, avec le soutien financier de l’OMS, de la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), du Centre de recherches pour le développement international (CRDI) du Canada, et de l’Autorité de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire (HERA) de la Commission européenne, ainsi qu’avec l’appui des Centres africains de prévention et de contrôle des maladies (CDC-Afrique).

« Il s’agit d’une réussite essentielle pour améliorer la préparation aux pandémies et sauver des vies en cas d’épidémie », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Cela est possible grâce au dévouement du personnel soignant ougandais, à la participation des communautés, du Ministère ougandais de la santé, de l’Université de Makerere et de l’UVRI, et aux activités de recherche pilotées par l’OMS auxquelles participent des centaines de scientifiques par l’intermédiaire de notre réseau de recherche-développement sur les filovirus. Nous remercions nos partenaires pour leur dévouement et leur coopération, notamment l’IAVI pour le don du vaccin, mais également la CEPI, l’HERA de l’Union européenne et le CRDI du Canada pour le financement, et les CDC-Afrique pour leur soutien dans d’autres domaines. Cette véritable prouesse n’aurait tout simplement pas été possible sans eux.»

En 2022, lors de la précédente épidémie de maladie à virus Ebola (également causée par le virus Soudan) en Ouganda, un protocole randomisé pour les vaccins candidats a été mis sur pied. Des responsables de la recherche ont été choisis et placés sous la direction du Ministre de la santé, et les équipes ont reçu une formation afin de permettre l’organisation d’un tel essai pendant une flambée épidémique active.

Bien que la mise au point clinique de plusieurs mesures médicales de lutte prometteuses soit en cours, il n’existe pour l’heure aucun vaccin homologué pour lutter efficacement contre une éventuelle épidémie future de maladie à virus Ebola causée par le virus Soudan. Il n’existe des vaccins homologués que contre la maladie due au virus Ebola, anciennement virus Ebola Zaïre. De même, pour ce qui est des traitements, les traitements approuvés ne sont disponibles que pour ce virus Ebola.

Le vaccin utilisé pour l’essai a été recommandé par le groupe de travail indépendant de l’OMS chargé d’établir les priorités concernant les vaccins candidats. Si le vaccin candidat est efficace, il peut contribuer à maîtriser cette flambée épidémique et générer des données pour l’homologation du vaccin.

Cyrience Fifonsi KOUGNANDE

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