L’école internationale de théâtre du Bénin dirigée par Alougbine Dine célèbre ses 20 ans d’existence. Dans ce cadre, une conférence inaugurale est donnée vendredi 31 janvier 2025 pour signaler l’ouverture des rideaux de la nouvelle rentrée artistique de l’établissement.

Il s’agit en effet d’une conférence articulée autour du thème : « Comment faire vivre notre patrimoine aujourd’hui ».  Donnée par l’un des géants du patrimoine au Bénin et en Afrique, Alain Godonou, le premier conservateur du palais Honmin à Porto Novo, cette conférence a pour but d’apporter une nette clarification au sujet des différentes catégories de patrimoine, leur importance dans l’histoire d’un peuple et leur place dans l’exercice quotidien de la pratique artistique.  « Je suis un homme de patrimoine attentif à la qualité de ce qu’on peut faire de nos patrimoines. Le but que j’ai fixé pour cette conférence c’est de proposer une introduction sur comment faire vivre nos patrimoines aujourd’hui pour qu’ils ne soient pas folklorisés et perçus comme un élément d’amusement » mentionne le chargé de mission du Chef de l’Etat au patrimoine et au musées pour introduire son développement à l’occasion. Pour lui le patrimoine peut être distingué en deux catégories à savoir : le patrimoine matériel et le patrimoine immatériel. Dans le matériel, on peut entendre tout ce qui regroupe le mobilier et l’immobilier. Et pour être plus précis, on voit déjà les trésors royaux restitués par la France au Bénin ainsi que les grands statuts des rois et personnalités influentes comme des patrimoines mobiliers donc matériels. Dans les immobiliers selon l’expert, ce sont les espaces chargés d’histoire tels que les palais royaux, les Forts français, portugais, les forêts sacrées qui émaillent l’ensemble du territoire et qui retracent qu’il y a eu de grandes traditions structurées et pétries d’histoire.  A côté de tout ceci figure les patrimoines immatériels qui comprend quasiment tout ce qui s’inscrit sur la liste de la tradition oral à savoir : les panégyriques claniques, les chants, les louanges, les danses et les savoir-faire dans leur globalité. Pour l’ancien directeur de la culture à l’Unesco, Alain Godonou, si les patrimoines, du moins nos patrimoines ne sont pas encore assez exploités dans les pratiques artistiques et dans d’autre domaines d’activités sociales, c’est parce que déjà dans les programmes scolaires les décideurs n’ont pas encore trouvé les vrais moyens de les inscrire dans les curricula. C’est au mieux ce que l’on peut comprendre de l’exposé de l’expert en patrimoine. « Chacun selon son histoire, sa culture doit être attentif à ce qu’il y met et non se référer uniquement aux textes internationaux qui codifient le patrimoine immatériel. Parce que ce sont des textes issus de concertation consensuelle et dans ce consensus, certaines puissances ont le droit d’éliminer voire supprimer ce qu’ils veulent ou qu’ils ne souhaitent pas voire où entendre. Il faut comprendre cela » fait savoir le panéliste pour suggérer qu’il y a encore beaucoup de choses à revoir dans notre histoire telle qu’elle est écrite et enseignée depuis un certain temps jusque maintenant. Seul gage, pour se réapproprier une version authentique de nos patrimoines afin de mieux pouvoir les conserver, les valoriser et les transmettre. Ainsi que ce soit dans les milieux éducatifs ou de pratique artistique, les acteurs pourront mieux s’en servir pour le bonheur de la postérité.

Teddy GANDIGBE 

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