« Il faut libérer les prisonniers politiques »

 Le président Adrien Houngbédji était ce 1er février 2025 en communion avec ses fidèles compagnons politiques du Parti du Renouveau Démocratique (PRD) aujourd’hui membre de l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R). C’était à l’occasion d’une cérémonie d’échanges de vœux du nouvel an. Adrien Houngbédji a invité ses lieutenants à poursuivre le rêve commun, celui d’un Etat de liberté, de démocratie et d’Etat de droit.

Mes chers amis,

Je ne veux pas faire un discours. Je veux juste vous aider et m’aider à emprunter quelques pistes. Quel était notre rêve ? Nous avions créé le Parti du renouveau démocratique (PRD) en 1990. Cela fait trente cinq (35) ans. Nous rêvions de tirer leçon du passé récent de notre pays. Nous rêvions d’un Bénin de liberté. Nous rêvions d’un Bénin où l’Etat de droit est respecté. Nous rêvions d’un Bénin où la démocratie est le mode de gouvernement. Nous rêvions d’un Bénin dont tous les fils et toutes les filles sont rassemblés. Démocratie, liberté, rassemblement, Etat de droit. Voilà le rêve que nous avions. C’était ça le rêve ! Quand on dit Démocratie, liberté, rassemblement, Etat de droit, qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que nous voulions que désormais, la transmission du pouvoir se fasse démocratiquement par les urnes. Nous voulions dire non aux coups d’Etat. Nous voulions dire non à l’autocratie. Et quand nous disons non aux complots, nous disons en même temps non aux faux complots, car on ne peut pas être derrière moi sans savoir qu’il y a de faux complots. On ne peut pas être derrière moi sans savoir qu’il y a aussi de vrais complots. Nous avions dit non à tout complot. Nous avions dit que nous voulons que les Béninois vivent libres grâce à la démocratie et grâce à l’Etat de droit. Si quelqu’un fait une faute, bien sûr qu’il sera puni. Nous ne voulions plus voir des Béninois en exil. Nous voulions qu’ils reviennent tous. Nous ne voulions pas que des Béninois soient en prison pour des délits d’opinion. C’est ça notre rêve. Nous voulions aussi dire non à la misère. Nous voulions dire non aux salaires impayés. Nous voulions dire non au Programme d’ajustement structurel. Nous voulions un pays riche par sa production et nous voulions que si nous obtenons la richesse, tous les Béninois partage cette richesse. C’était ça le rêve. Les jeunes ne savent pas que c’était ça notre rêve, mais nous, nous ne pouvons pas oublier. C’était un rêve que, pour ma part, je défends depuis l’âge de vingt cinq ans. Ce n’est pas maintenant à quatre vingt trois ans que je vais oublier ce rêve, que je vais tourner le dos à ce rêve. J’interpelle donc la conscience de chacun d’entre vous. Nous avions fait un rêve. Sommes-nous toujours fidèles à ce rêve ?

Chers amis,

Beaucoup d’entre vous m’appellent et me pressent de faire le bilan de notre rêve. Je leur réponds Non ! On ne fait pas le bilan d’un rêve. On poursuit un rêve. Comment voulez-vous faire le bilan de quelque chose que vous ne maîtrisez pas ? Nous devons poursuivre notre rêve. Nous devons faire en sorte que partout où nous passerons, ce rêve puisse devenir une réalité. C’est ça notre combat d’aujourd’hui. C’est la poursuite du rêve que nous sommes en train de faire. Poursuivons notre rêve.

Chers amis,

Nous avons créé l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R). Nous sommes membres de l’UP-R. Je vous l’ai dit plusieurs fois. Nous ne sommes pas rentrés dedans pour en sortir. Nous sommes rentrés dedans pour y rester, mais pas pour disparaître. C’est au prix de lourdes négociations que nous avions réussi à avoir ce logo-là. N’avez-vous pas vu qu’il y a l’arc-en-ciel sur l’arbre ? L’arc-en-ciel n’est pas venu là par hasard. N’avez-vous pas vu qu’on a mis le Renouveau ? Le Renouveau n’est pas venu là par hasard. C’est parce que le rêve que nous poursuivions, nous avions voulu qu’on ne l’oublie pas. Voilà pourquoi au moment de nous mettre ensemble avec nos amis de l’Union Progressiste (UP), nous avions fait en sorte que l’arc-en-ciel reste et que le Renouveau soit mis. Ça nous oblige. Quand on dit que le PRD a disparu, les idées ne disparaissent pas. J’ai dit dans un discours il n’y a pas si longtemps que la démocratie ne disparaît jamais. On peut lui tordre le cou, elle finit toujours par trouver un moyen de sortir et de triompher. C’est le rêve qui s’accomplit. Nous devons continuer notre rêve. Ah ! Ce n’est pas un chemin facile ! Nous avons reçu des coups et nous en recevrons encore. N’ayez pas peur des coups. Moi qui suis là, quatre vingt trois ans, j’en reçois encore. La dernière fois, j’ai pris l’armagnac des anciens présidents du Bénin et des anciens présidents de l’Assemblée nationale. Je me dis que je suis un privilégié. Il n’y a pas beaucoup qui ont atteint l’âge que j’ai atteint aujourd’hui. Je voudrais dire à nos amis qui ont réussi à avoir une place quelque part, c’est toujours au nom du parti que vous l’avez eu. C’est au nom d’un rêve que vous l’avez eu, que vous pouvez le perdre à tout moment, mais que nous ne disparaîtrons pas. Quand je vous vois ici tous ensemble aujourd’hui, j’ai la conviction que le rêve ne disparaîtra pas. Beaucoup sont partis, mais nous sommes toujours là et beaucoup reviennent. Pourquoi ? Parce qu’ils ont compris que ce rêve-là est un bon rêve. Les gens qui nous martyrisaient, parce qu’ils sont à leur tour martyrisés, disent que ce Monsieur avait raison. Ça n’arrive pas qu’aux autres. Je ne veux pas aller dans les détails parce que si je vais dans les détails, il y a de vieux souvenirs qui vont faire mal à certaines personnes. Je ne veux pas. Mais je suis persuadé qu’aujourd’hui, il y a des gens qui disent que les gens de ce parti-là avaient raison. Les victimaires d’aujourd’hui deviendront peut-être eux aussi demain des victimes. Si c’est l’Etat de droit et on respecte la démocratie, personne n’ira en prison et personne ne sera obligé d’aller en exil.

Chers amis,

Quand nous avions fait la conférence nationale, Kérékou 2, est-ce que vous avez appris que quelqu’un est allé en prison ou que quelqu’un est allé en exil ? Et pourtant, c’est le même Kérékou du PRPB. Quand il a changé, il est devenu un vrai démocrate. Le pays est resté en paix. Je vous dis par là que c’est la méthode du gouvernement que vous employez qui entraîne la forme d’opposition que vous avez. Si vous faites un gouvernement de liberté, qui va se lever pour aller dire qu’il va faire un coup d’Etat ? Je voudrais dire qu’avec ce que nous avions vu cette semaine ; il faut être franc et honnête, c’est la conséquence de l’exclusion. La victime n’est pas mon ami et vous savez pourquoi il ne peut pas être mon ami. Donc, ce n’est pas la personne de l’intéressé qui me préoccupe. Ce qui me préoccupe, il ne faut pas qu’un jour, quelqu’un rentre par la droite et l’autre sorte par la gauche. Nous devons restés toujours rassemblés pour construire ensemble le pays. Donc ma conviction forte, c’est que les prisonniers politiques, il faut les sortir. Ma conviction forte, c’est que ceux qui sont en exil, il faut qu’il revienne. C’est comme ça que nous avions fait la Conférence nationale. J’en appelle de mes vœux à ce que nous nous retrouvions sous l’arbre à palabre, que nous mettions tout sur table, que nous discutions de ce qui nous oppose les uns aux autres, que nous trouvions les solutions qui permettent à tous les enfants du Bénin de rester ensemble pour construire le Bénin. Voilà mon rêve et voilà le rêve du PRD.

Mes chers amis,

Quand on vous dit que le PRD a disparu, que le PRD a fusionné, dites que le PRD n’a pas disparu. Le PRD, nous le portons dans nos cœurs. Le PRD a fusionné. Je ne suis même pas sûr que le PRD ait vraiment fusionné. Mais dites que le PRD est une sensibilité au sein de l’Union Progressiste le Renouveau et c’est parce que nous avions voulu que l’opinion publique et le peuple sachent que nous sommes une sensibilité que nous avions tout fait pour que notre logo demeure et que le Renouveau soit écrit. Je vous souhaite encore une fois une bonne et heureuse année 2025. Une année de paix, une année de joie, une année de bonne santé, une année de prospérité et une année de succès et de bonheur.

Merci infiniment

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