(Un vaste marché qui saute à l’œil…)
La commune de Ouidah a vibré avec force, au rythme des Vodun Days les 9, 10 et 11 janvier 2025. Un moment d’extase et de festin effervescent sans pareil.
C’est un marché artistique, cultuel, culturel et touristique à ciel ouvert qui s’est déployé sur Ouidah tout entier ces derniers jours. La cité des Kpassè, prend dans son entièreté les couleurs des Vodun Days, le géant festival qui célèbre les valeurs identitaires du Bénin. Une foule immense a jonché les rues et artères de Ouidah. Musique de diverses variétés résonnent de tout côté. La convivialité, la joie de se retrouver et l’enthousiasme se conjuguent avec vigueur. Dans les visages, l’éblouissement régale les yeux. Sur les différentes places telles que la place Maro, le Fort français et autres, l’ambiance est au beau fixe avec les masques Egun-gun, Zangbéto, échassier, Fanfares et autres. La commune a fait peau neuve avec les artères bitumées et pavoisées au goût. Une véritable fête qui a appelé au rendez-vous les formes artistiques les plus expressives. Des spectacles d’attraction dans tous les coins de rue. Sur la grande scène installée à côté de l’arène située au niveau de la plage, une panoplie d’artistes a défilé chaque soir durant les trois jours qu’ont duré les festivités. Du mythique groupe Kassav, Sessimè, Richard Flash, Toofan à Axel Merryl en passant par le ballet de Salvador de Bailla et les artistes de la musique traditionnelle de la trempe de Gbèzé, Alèkpéhanhou et autres, les couleurs de la manifestation ont brillé de mille feux. « Cette manifestation ‘’Vodun Days est devenue un petit plus dans le bouquet touristique au Bénin. Les Vodun Days font désormais du Bénin une destination très prisée à travers le monde. Et aussi on peut noter la déconstruction du narratif anciennement attribué au Vodun. Je vois aussi que dans cette manifestation le côté touristique prend le pas sur le côté cultuel. Et c’est une évidence parce que c’est à travers le volet touristique que le volet cultuel retrouvera toutes ses lettres de noblesse. Tout simplement parce que s’il n’y a pas de visiteurs, il n’y aura pas de curieux. Et cela attire aussi de hauts dignitaires d’autres pays tels que : l’Amérique, le Brésil, la Guadeloupe, le Haïti, la Martinique pour ne citer que ceux-là. Les Vodun Days suscitent un moment d’échange et de partage de connaissance entre sachants. C’est un espace de perfectionnement aussi. L’autre chose qu’on peut retenir des Vodun Days, en dehors de la manifestation festive, est qu’on sent aujourd’hui que le Bénin est vraiment dirigé. Je ne dis pas cela pour faire dans le politiquement correct. Mais je le dis parce qu’avant, lorsqu’on finissait de célébrer les Vodun days nos amis et frères chrétiens prenaient le balaie le lendemain comme quoi il faut balayer les traces du diable. Mais aujourd’hui ce n’est plus le cas. Cette humiliation est effacée et nous nous sentons mieux considérer et nous ne sommes plus considérés comme de diablotins. J’ai même reçu des religieux qui m’ont dit ce n’est pas ce qu’on savait de la chose. Et je leur disais en retour que c’est maintenant ils sont en train de découvrir le vrai visage du Vodun. Puisqu’il y a eu beaucoup d’intoxication sur le vodun. Je ne jette la faute à personne. Puisque pendant longtemps le milieu du vodun a été dominé par des analphabètes. Et donc personne ne comprenait ce que nous faisions. Et dans le même temps les nôtres aussi pensaient que c’est en mystifiant les autres qu’ils pourront gagner. Maintenant nous démystifions tout et il ne reste que l’essentiel de ce qu’on doit préserver comme secret. Cela ne désacralise pas les principes de la réalité. Le fait que Ouidah ait été choisie pour abriter les manifestations officielles à chaque édition ne voudra pas signifier que les autres contrées du Bénin sont laissées en rade. Bien au contraire. Ouidah sert juste de point focal afin de permettre aux touristes, je veux dire, les expatriés de vivre en un seul point tout ce qu’ils pouvaient vivre de façon dispersée à travers le pays » estime David Koffi Aza lorsqu’il est appelé à poser un regard sur l’initiative des Vodun Days.
Teddy GANDIGBE