Absent à la consultation du Tofâ en 2024, le professeur David Koffi Aza a fait un retour tonitruant en 2025. Le président de l’Association Bénin Tofâ et initiateur principal de cette formule de consultation Tofâ est au cœur de la polémique pour avoir dit que le chef de l’Etat devrait rester au pouvoir après 2026.
Au fil des années, les interprétations tendancieuses du Fâ pour ou contre le régime ont déteint sur l’image que les Béninois ont de ce rite. Mais au lieu de chercher à corriger le tir, les prêtres Fâ enfoncent le clou à chaque édition, dans leur volonté de mettre le Fâ au service du Prince. Cette fois, le coup de grâce est venu de la personne même du président de l’association Bénin Tofa et principal initiateur de cette consultation depuis une vingtaine d’années. En effet, après la consultation faite, vendredi 10 janvier dernier, David Koffi Aza écume les plateaux télé et radio pour faire part de l’interprétation qu’il a du principal signe Fu Yëkou. A ses dires, Patrice Talon devrait rester au pouvoir après 2026. Si on fait tout pour le faire partir, on va tous le regretter, a dit le prêtre Fâ. Il est, selon lui, le seul qui puisse régler les problèmes et difficultés qui pointent à l’horizon. Or, dans une autre interprétation du Tofâ de 2015, l’homme disait que le Fâ avait révélé que Patrice Talon sera rejeté par ses proches et le peuple jusqu’au dernier jour de son règne. Aujourd’hui, le même prêtre du Fâ dit que le même qui sera rejeté jusqu’au dernier jour de son règne doit continuer après 2026, en dépit de la Constitution.
Tout le monde sait que le Fâ lui-même n’a aucun problème. Le problème, ce sont les interprètes du Fâ qui chaque jour décrédibilisent le Tofâ. Hormis le fait qu’ils sont pour la plupart d’obédience politique proche du chef de l’Etat, il faut en plus qu’ils fassent tout pour faire dire au Fâ leur volonté de voir celui qu’ils servent tous s’éterniser au pouvoir. Faire dire au Fâ qu’il faut un troisième et un quatrième mandat pour Patrice Talon, c’est la goutte d’eau qui déborde le vase. Quelle autre image peut-ont avoir désormais de cette consultation à chaque 10 janvier, se ce n’est celle d’un instrument au service d’un homme ?
M.M