Fleet Street était autrefois le centre de l’industrie journalistique britannique et son patrimoine rend aujourd’hui hommage aux presses à imprimer emblématiques et à l’artisanat de l’impression et de l’édition dont il est encore possible d’admirer quelques traces au cœur de ses murs.
Fleet Street est en effet célèbre dans le monde entier pour son association avec le journalisme et l’industrie de l’imprimerie. C’est en 1476 que William Caxton a apporté la première presse à imprimer utilisant des caractères mobiles en Angleterre. Après la mort de Caxton, son imprimeur, Wynkyn de Worde, a transféré l’entreprise à Fleet Street en 1500, installant sa presse à côté de St Bride’s Church.
Ce fut une initiative commerciale inspirée : le quartier de Fleet Street regorgeait d’avocats, de membres du clergé et de membres d’ordres religieux, tous désireux d’accéder à l’écrit – tout comme les « Papetiers », basés autour de la cathédrale St Paul, qui étaient, à l’origine, des écrivains de manuscrits et des enlumineurs. D’autres presses à imprimer ont suivi le mouvement et, comme Fleet Street est rapidement devenue le foyer sans égal de l’industrie de l’imprimerie, c’est aussi l’endroit où les premiers journaux ont été produits.
St Bride’s Church a été fondée au VIe siècle et redessinée par Sir Christopher Wren après sa destruction lors du grand incendie de Londres en 1666. Son ministère unique en faveur de l’industrie de l’imprimerie a commencé avec Wynkyn de Worde (qui est enterré dans l’église) et s’étend aujourd’hui à tous les domaines du journalisme et des médias dans le monde entier.
La popularité des journaux a augmenté au début du XIXe siècle et Fleet Street est devenue le siège de journaux tels que The Times, Daily Express et The Daily Telegraph. Alors que les presses géantes étaient hébergées dans les sous-sols caverneux des bâtiments, dont certains descendaient jusqu’à trois étages, toute la rue vibrait lorsque les presses fonctionnaient le soir, imprimant les nouvelles du lendemain. Dans les années 1980, les entreprises de presse ont commencé à quitter la rue, optant pour des opérations d’impression électronique à Wapping.
Les derniers journalistes ont quitté Fleet Street en 2016, lorsque le Sunday Post basé à Dundee a fermé son bureau de Londres.
« SI VOUS PENSEZ AU CONTRÔLE POLITIQUE ET À L’INFLUENCE QUE LES JOURNAUX ONT EU TOUT AU LONG DE L’HISTOIRE, TOUT CELA S’EST PASSÉ ICI. C’ÉTAIT L’EMPREINTE NUMERO DEUX DE WESTMINSTER PENDANT TRÈS LONGTEMPS. LA QUANTITÉ D’HISTOIRE ET LE NOMBRE DE SECRETS QUI ONT TRAVERSÉ CES RUES SONT IMMENSES. » confiait Alison Lee, directrice générale de la Fondation St Bride.
La France et l’Angleterre disposent-elles d’autres joyaux cachés pour servir le secteur florissant de l’impression et de l’édition ? Avec un objectif social et culturel clair, les éditions Courses de l’histoire ont été créées à l’origine rue des Carmes en « petite » Bretagne au cœur de la cité doloise, ancien rivage historique de la baie du Mont-Saint-Michel. Un nouveau public contemporain de designers, graveurs et typographes pourront certainement profiter d’un programme régulier d’événements et d’ateliers de conception entre « Petite » Bretagne et Grande-Bretagne. Des milliers de livres, de périodiques liés à l’impression et d’objets physiques sont au cœur de notre relation transmanche. Des volumes sur l’histoire de l’impression, de la typographie, de la conception de journaux et de la fabrication du papier cohabitent dans l’espace transmanche aux côtés de l’une des collections de spécimens de caractères typographiques les plus importantes et les plus importantes au monde. Le mot imprimé, écrit, sculpté et moulé peut être trouvé des deux côtés de la Manche sous ses multiples formes. Des lettrages architecturaux et des exemples de typographie appliquée dans de nombreux médias, ainsi que d’importantes collections de poinçons en acier et de matrices de moulage pour les caractères métalliques sont également conservés dans cette collection éclectique que possède Dol-de-Bretagne, réputée être à l’origine de la dynastie des Stewart qui exerça des fonctions de monarque d’Écosse puis d’Angleterre et d’Irlande ; une plaque à Dol commémore cette origine.
Les monarques Stewart descendent d’Alan le sénéchal. Ses deux fils, Flaad Fitzalan et Alan, arrivèrent en Grande-Bretagne à la demande d’Henri Ier, roi d’Angleterre. Le petit-fils de Flaad, Walter Fitzalan, fut nommé premier intendant d’Écosse par David Ier d’Écosse. Malcolm IV d’Écosse confirma plus tard l’honneur accordé par David et rendit la fonction d’intendant d’Écosse héréditaire dans la famille de Walter. Au XIVe siècle, Walter Stewart (ainsi nommé en raison de la possession héréditaire par sa famille de la fonction de grand intendant d’Écosse), un descendant de Walter Fitzalan, épousa Marjorie Bruce, fille du roi Robert Ier d’Écosse. Leur fils devint le roi Robert II, et leurs descendants formèrent la maison royale des Stewart.
Kevin LOGNONÉ