Elle était censée mettre un terme à la pléthore de partis politiques au Bénin. Cela a peut-être été le cas, les premières années après l’adoption de la réforme du système partisan. Mais ces derniers temps, 2026 s’approchant, on assiste à une recrudescence de créations de partis politiques. Tout laisse penser que les vieux démons sont de retour.

En l’espace de deux semaines, deux partis politiques ont vu le jour en République du Bénin. Le 30 novembre, un nouveau parti politique dénommé “Les Patriotes Rassemblement des Kérékouistes” (LP-RK) a été officiellement mis sur les fonts baptismaux à Porto-Novo. Il est porté par l’ex-ambassadeur Moïse Kérékou qui venait ainsi de muer le Mouvement Pour la Relève (MPR) en parti politique, conformément aux lois encadrant la réforme du système partisan. Objectif, conquérir et exercer le pouvoir d’État pour mettre en œuvre ses programmes de développement. Le LP-RK aspire ainsi à devenir un acteur politique majeur dans l’avenir en mettant l’accent sur la promotion de la paix, la démocratie et le bien-être des citoyens. On en était là, quand le samedi 14 décembre 2024, un autre parti a vu le jour. Il s’agit du parti de l’Unité Nationale du Peuple (UNP). Aux dires du président élu du bureau exécutif national, Simon Adankon, l’UNP est un parti centriste qui entend promouvoir une nouvelle manière de faire la politique au Bénin. D’ores et déjà, il annonce sa participation à la Présidentielle de 2026.

Si des gens arrivent facilement à créer des partis politiques malgré les nouvelles lois, c’est que ce qui était considéré alors comme principal handicap, lequel a contraint des centaines de partis à fondre soit dans l’Up-R, soit dans le Bloc républicain, n’en est véritablement plus un. Aujourd’hui, avec les nouvelles lois, pour créer un parti, il faut 15 membres fondateurs par commune, soit 1155 membres fondateurs sur l’ensemble du territoire national. Voilà surtout ce qui a poussé les plus de 200 partis qui existaient avant 2016 à se fondre dans les deux blocs de la mouvance présidentielle. Mais aujourd’hui, on a l’impression que cela n’est plus vraiment un handicap. Des partis réussissent à franchir ce cap pour formaliser leur existence légale. Mais pour quelle finalité ?

Là où il y a la fantaisie

Aujourd’hui, sur 13 partis politiques qui existent, seulement 4 sont représentés à l’Assemblée nationale et dans les communes. Cela dit, 09 partis n’existent que de noms. Et c’est à ces 9 partis que viennent s’ajouter les deux nouveaux créés en l’espace de deux semaines. Alors qu’on sait tous ces partis, sans élus et sans financement public courent déjà le risque de disparaitre d’eux-mêmes, en quoi il est utile pour d’autres de se rajouter à ce lot ? Qu’est-ce qu’ils peuvent faire de plus que les autres qui ont des élus ? Si ce n’est que le besoin d’exister, être chef de parti, il y alors fantaisie. Avec ce qui se dessine à l’horizon, il y a très peu de chance que le paysage politique béninois se recompose après 2026. Au pire des cas, il va même se rétrécir, passant de 4 partis actifs à 3, lesquels vont contrôler le Parlement et les élus communaux. Dans ces conditions quelle lecture politique des choses amène encore des gens à créer de nouveaux partis au lieu de se fondre dans ceux qui ont actuellement des élus ?

B.H

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