L’École Doctorale « Sciences Agronomiques et de l’Eau » de l’Université de Parakou (UP) vient d’enregistrer un nouveau docteur en « Sciences Agronomiques et de l’Eau ». Vendredi 13 décembre 2024, à l’UP, . Makosso Allavo a défendu avec brio sa thèse de doctorat, obtenant ainsi la mention très honorable à l’unanimité des membres du jury, avec les félicitations du jury présidé par le Pr Lamine Saïd BABA-MOUSSA, Professeur Titulaire à l’Université d’Abomey-Calavi, Bénin.
M. Makosso Allavo est désormais Docteur en Sciences et Technologies Agro-Alimentaires. Il a soutenu sa thèse de doctorat intitulée : « Amélioration des techniques de production et de conservation du fromage de soja (Amonsoja) au Bénin ». Pour le Dr Makosso Antoine ALLAVO, le soja (Glycine max) est devenu une matière première agricole en pleine expansion au Bénin, intégrée de plus en plus dans les habitudes alimentaires des Béninois. Les produits dérivés du soja sont considérés comme une source de protéines végétales, voire comme une alternative bon marché à la viande. Le fromage de soja, couramment appelé Amonsoja, est un exemple concret. Toutefois, la production de ce fromage demeure artisanale et mène à un produit de qualité variable, qui ne satisfait pas toujours les attentes des consommateurs. L’objectif principal de cette étude menée de 2019 à 2023 dans 12 communes du Bénin a été d’améliorer les techniques de production et de conservation du Amonsoja. Le premier objectif spécifique s’est concentré sur les chaînes de valeur ajoutée du soja au Bénin en identifiant et en caractérisant les produits dérivés du soja à forte valeur ajoutée. Le deuxième objectif spécifique a porté sur l’Amonsoja, qui, bien qu’il soit très apprécié des populations béninoises, souffre de problèmes de conservation dus à sa teneur élevée en eau. Cet objectif a évalué l’efficacité de différentes techniques de séchage pour stabiliser le produit, à l’aide de quatre types de séchoirs : le séchoir traditionnel (ST), le séchoir solaire ATESTA (SAT), le séchoir à convection forcée (SCF) et le séchoir BOSCH (SB). Les résultats ont montré que le séchoir ATESTA permettait d’obtenir la meilleure qualité sanitaire et sensorielle, avec un temps de séchage significativement plus court. Ce séchoir est donc recommandé pour améliorer la production d’Amonsoja séché. De plus, la forme régulière des tranches, d’épaisseur 1 cm, permet un séchage rapide et uniforme. Le troisième objectif spécifique a évalué la stabilité de l’Amonsoja séché conditionné dans deux types d’emballages : doypack et bocaux en plastique, sur une période de six semaines. Les analyses ont montré que les échantillons à usage unique conservaient de bonnes caractéristiques physico-chimiques, microbiologiques et sensorielles, contrairement aux échantillons à usage multiple, qui présentaient une augmentation de l’acidité, de l’activité de l’eau et de la charge microbienne, entraînant un rancissement rapide et une perte d’acceptabilité après 30 jours. Par conséquent, l’emballage à usage unique est recommandé pour garantir une meilleure conservation du produit. Le dernier objectif a analysé le coût de production et le consentement à payer (CAP) pour l’Amonsoja séché. Les données recueillies auprès de 92 consommateurs ont révélé que le CAP moyen (228,94 FCFA) était inférieur au coût moyen de production (264,68 FCFA). Cependant, 31,52 % des participants étaient disposés à payer un prix égal ou supérieur au coût de production.
Des recommandations…
Pour augmenter la diffusion de l’Amonsoja séché, le Dr Makosso ALLAVO souligne qu’il est essentiel de maîtriser la technologie de production et de sensibiliser les consommateurs aux avantages de ce produit. Selon lui, cette étude sur le soja au Bénin a permis de répertorier 29 produits dérivés du soja et de mieux valoriser l’Amonsoja par son séchage. L’amélioration des procédés de transformation, le choix des emballages appropriés et la sensibilisation des consommateurs sont des éléments clés pour valoriser les produits dérivés du soja et assurer leur succès commercial.
Les résultats de cette thèse de doctorat constituent une contribution scientifique précieuse pour accompagner le développement durable du Bénin et atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD). Selon les membres du jury, le travail du Dr ALLAVO, dirigé par Dr. Ir. Franck HONGBETE (Maître de Conférences des Universités CAMES, Université de Parakou) et co-dirigé par Dr. Ir. Paul Ayihadji Ferdinand HOUSSOU (Maître de Recherche, INRAB), est original et pertinent. Le sujet est d’actualité et concerne toute l’Afrique subsaharienne. La thèse est d’un excellent niveau scientifique, et le sujet est doublement passionnant, faisant ainsi la fierté de l’Université d’Abomey-Calavi.
M.M