Alors que le Bénin est à quelques encablures d’une élection présidentielle aussi majeure de son histoire démocratique, la scène politique semble être déserte et dépourvue de toute idée menant vers les méandres des potentiels candidats. Au point de penser que Patrice Talon en plus de contrôler sa troupe, dicte indirectement son calendrier à l’opposition.
Au Bénin, le calendrier électoral devient de plus en plus un point d’attention majeur. Si l’échéance présidentielle est prévue d’après le Code électoral pour le 12 avril 2026, les dépôts de candidatures par contre doivent être clôturés 180 jours avant. Autrement, les béninois devront avoir une idée de qui est présidentiable ou non, au plus tard le 14 octobre 2025. À moins d’un an donc de cette date fatidique, rien ne se dessine sur la scène politique. Contrairement à cette ferveur qui a toujours pris d’assaut les différents gothas politiques élargis à tout le pays, tout est encore calme pour 2026. Alors que Patrice Talon devra, conformément aux dispositions constitutionnelles, passer la main à un successeur, tout porte à croire que rien ne presse. Pour la mouvance, ce manque d’engouement et ce semblant de désintérêt est pleinement justifié. D’autant plus que le Chef de l’État, lors d’une de ses sorties, a laissé clairement savoir que cette question ne sera qu’à l’ordre du jour, un an avant cette joute électorale. Sachant qu’il a la mainmise sur ses troupes et ses affidés, cette observation à tout point de vue est plus qu’une consigne. Car, même si les ambitions fleurissent au sein de cette mouvance, nul n’ose outrepasser les conditions du chantre de la Rupture, du côté de ses soutiens. Pendant ce temps, que fait l’opposition ? C’est une question qui taraude de nombreux esprits. Alors qu’il y a une attente significative parmi ses militants concernant le choix d’un candidat inclusif et capable de faire face à celui ou ceux de la mouvance, il est évident que rien ne se fera également de ce côté dans l’immédiat. Si ce manque de clarté et d’engagement pourrait devenir un obstacle à l’organisation efficace de cette opposition, notamment le parti Les Démocrates qui avait d’ailleurs attendu les derniers moments avant de se lancer dans la course en 2021, c’est sans nul doute parce que la classe politique dans son ensemble est consciente que Patrice Talon est souvent perçu comme répressif à l’égard des mouvements de cette opposition. Si le processus de sélection des candidats peut parfois être complexe et sujet à controverse au sein de l’opposition, éviter le précipice devrait aussi être une option bien pensée pour l’union de cette classe politique qui ne se retrouve pas dans la gouvernance actuelle. Dans ce contexte où beaucoup soupçonnent l’opposition de marcher dans le chronogramme de Patrice Talon, tout demeure flou avec maintes interrogations à la clé. Jusqu’à quand ?
J.G