(Une élection transparente, ne dépend pas uniquement d’une liste fiable)

Au cours d’une rencontre avec le chef de l’État, Patrice Talon au Palais de la Marina, une délégation du parti de l’opposition Les Démocrates avait exprimé son vœu de voir la Liste électorale permanente informatisée auditée en vue d’attester de sa fiabilité. Une requête à laquelle le chef de l’État accéda avec effet immédiat. Seulement cette célérité dans l’audit de la liste ne devrait pas faire perdre de vue d’autres revendications non moins importantes en attente d’être satisfaites pour des élections générales de 2026 apaisées.

Le Chef de l’État béninois a marqué son accord pour un audit de la liste électorale, souhaité par le parti de l’opposition Les Démocrates et exprimé au cours d’une séance tenue avec Patrice Talon au Palais la Marina. Un geste louable de la part du chef de l’État qui se dit même prêt à fournir les moyens financiers à cet effet, en cas de besoin. Seulement les partis de l’opposition, dans l’euphorie d’un audit de la liste, ne doivent pas perdre de vue certaines réalités. L’enjeu d’une élection transparente ne réside pas seulement dans la fiabilité d’une liste électorale. Le code électoral querellé peine à être révisé en dépit des voies qui se sont élevées çà et là pour réclamer sa révision. D’autre part, la question de la composition de la Commission électorale nationale autonome (Cena) et de la Cour constitutionnelle n’a pas trouvé écho favorable auprès du chef de l’État en ce qui concerne la recomposition des membres qui pour l’instant ne proviennent que de la mouvance présidentielle pour la plupart. Autant de questions qui devraient susciter de l’inquiétude auprès de l’opposition. La fiabilité d’une liste électorale ne garantit pas nécessairement une élection transparente. Il est facile de se servir de l’audit de la liste électorale comme subterfuge pour valider une élection crisogène. Le pouvoir peut se targuer d’avoir satisfait aux doléances de l’opposition en accédant à cette requête de l’audit de la liste qui n’est qu’une goutte d’eau dans la mer des revendications exprimées pour des élections apaisées et transparentes, alors que le vrai enjeu est ailleurs. Les Démocrates et les autres partis de l’opposition ont donc tout intérêt à être vigilants et à ne pas dormir sur leurs lauriers. Le code électoral suscite crainte et fascination en ce sens qu’il porte en lui, des germes d’une élection à risque. L’audit est enclenché, vivement d’autres actes plus forts de la part du chef de l’État, en vue des élections générales de 2026 apaisées et transparentes.

M.M

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