Interpellé par une patrouille de police à Parakou dans la nuit du lundi, 18 au mardi, 19 novembre 2024, le jeune Ouorou Gani Samba Fayçal a été retrouvé mort au lever du jour. Des témoignages et les premières informations relayées sur la toile font état d’une bavure policière. Une triste réalité confirmée par la police républicaine. Les bavures policières se multiplient et inquiètent davantage…

Les populations du quartier Nima dans le deuxième arrondissement de Parakou se sont réveillées le mardi 19 Novembre 2024 avec la découverte du corps sans vie d’un jeune de 25 ans avec une moto à ses côtés. Ce qui laisse deviner, à première vue, qu’il a été victime d’un accident de circulation qui lui a coûté la vie. Mais, malheureusement, il n’en est rien de tel. Le témoignage du conducteur de taxi moto communément appelé Zémidjan qui transportait le jeune Fayçal lors de son interpellation par les éléments de la Police républicaine du commissariat du deuxième arrondissement dans la nuit du lundi 18 Novembre est formel et péremptoire. Pour, lui, le jeune Fayçal a été interpellé dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 novembre 2024 aux environs de minuit au niveau de fin pavé Zongo. Il déclare qu’il s’agissait de 4 policiers qui se sont remorqués deux à deux sur deux motos. Après les contrôles des pièces d’identité, il lui a été intimé l’ordre de déverrouiller son téléphone portable pour une fouille, ce qu’il a refusé de faire. Et ce fut, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les agents de police au nombre de quatre se seraient mis à le passer à tabac selon le récit du Zémidjan qui a déclaré avoir fui parce que craignant subir le même traitement après Fayçal. D’autres récits sont allés dans le même sens que le témoignage du Zémidjan. Une autre source a déclaré avoir suivi la scène de bastonnade du jeune Fayçal depuis son portail. Il a indiqué qu’après la bastonnade, les quatre policiers ont appelé du renfort et un véhicule de la police est venu sur les lieux pour prendre Fayçal visiblement mal en point et les policiers ont trainé la moto selon le récit de celui qui a suivi la scène depuis le portail de sa maison. Dans un communiqué rendu public, la Direction générale de la police républicaine a déploré les faits. “Au cours de cette interpellation qui n’a pas été conduite dans les règles de l’art par l’équipe de fonctionnaires de police commis à cette mission de sécurité, ce citoyen a malencontreusement perdu la vie“, précise le communiqué. Triste !

Encore un innocent, victime de bavure policière…

Si le décès du jeune fayçal suscite indignation et consternation dans l’opinion, le cas du jeune Martin Hounga reste encore dans les mémoires, ce jeune garçon abattu à Hêvié par des éléments de la Police républicaine. Les cas de violence et brutalité de la part des éléments de la Police républicaine sur des citoyens deviennent depuis peu fréquents. Le cas de Fayçal n’est pas isolé. L’on se rappelle du cas de bavures policières dans la commune de Natitingou, département de l’Atacora le 12 Avril 2024 où une opération de répression aux infractions au code de la route avait mal tourné. Quatre (04) policiers ont violenté avec excès l’individu interpellé du nom de Noussi N’DAH. Dans une vidéo, des agents de la police ont été vus infligeant des coups de rangers à un civil allongé au sol à côté de sa moto. Des actes condamnables !

Qui est Ouorou Gani Samba Fayçal ?

Ouorou Gani Samba Fayçal est fils unique pour son père et sa mère. Il est âgé de 25 ans, étudiant à la Faculté de droit et science politique. Il est père de deux filles. Ses amis, le décrivent comme un jeune respectueux, honnête et aimable.

Coproduction de la sécurité : Doit-on encore craindre la police ou collaborer ?

Dans un contexte où tous les discours prônent la coproduction de la sécurité publique face à la montée de l’insécurité, il urge que la hiérarchie policière repense ses stratégies d’interventions. En effet, s’il est évident que la sécurité reste l’affaire de tous, il importe d’œuvrer à ne pas instaurer un climat de méfiance entre les populations et la Police républicaine ainsi que les forces de défense. Au regard des actes de bavures policières, nul doute que des populations pourraient bien se mettre à craindre à nouveau les flics. Dans ces conditions, comment veut-on qu’elles collaborent ? Il urge d’agir !

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