Afin de permettre aux députés de comprendre les budgets sectoriels dans les détails, les ministres et présidents des institutions étatiques devront plancher devant la Représentation nationale en session budgétaire. C’est à cet exercice que se sont donnés trois ministres et deux présidents d’institutions hier, lundi 18 novembre 2024.

« Le budget du Ministère du numérique et de la digitalisation pour l’année 2025 est de 29 milliards Fcfa, un budget en augmentation de 19% par rapport à celui de l’année 2025 qui est de 24,3 milliards Fcfa. C’est un budget qui naturellement, va nous permettre de poursuivre la mise en œuvre du Programme d’actions du gouvernement (PAG), d’intensifier les efforts autour de nos projets dans le secteur du numérique et dans le secteur des médias. C’est ce que j’ai présenté aux honorables députés qui ont été très enthousiasmés et qui ont fait beaucoup d’observations pour contribuer à la bonne mise en œuvre des choses. Ce qui explique l’augmentation du budget, c’est que l’année 2025 va être celle de mise en œuvre de projets très impactants dans le secteur du numérique et le secteur des médias ne sera pas du reste puisque nous aurons à ce niveau-là, des contenus de qualité qui vont venir à l’écran. Vous savez que le gouvernement a fait des réformes dans le secteur des médias publics à savoir trois chaînes de télévision et 4 chaînes de radio. En 2025, la chaîne de télévision Bénin TV Alafia, qui est une chaîne de langues nationales, va voir le jour. Tout ceci explique pourquoi nous avons eu une affectation budgétaire supplémentaire. C’est toujours un exercice que je fais avec beaucoup d’enthousiasme parce que les honorables députés ont une vision très pragmatique de ce que nous faisons dans le secteur du numérique et des médias. Etant donné qu’ils sont ici comme nous au plus près des populations, ils donnent aussi une autre lecture des choses et c’est toujours enrichissant. Je pars toujours avec des éléments de recommandations”

Précisions sur le projet de budget

Le projet de budget 2025 du Ministère du Numérique et de la Digitalisation (MND) a été élaboré conformément aux directives contenues dans la lettre de cadrage budgétaire élaborée par le Ministère de l’Économie et des Finances (MEF) ; ainsi que les défis et priorités du  secteur, en cohérence avec les politiques et stratégies sectorielles.  Les crédits alloués au MND au titre de l’exercice budgétaire 2025, s’élèvent à vingt-neuf milliards trente-trois millions neuf cent soixante-six mille cent quatre-vingt-douze (29 033 966 192) FCFA contre vingt-quatre milliards trois cent cinquante-six millions cinq cent quarante-neuf mille (24 356 549 000) FCFA en 2024, soit un taux accroissement de 19,29%. Le budget 2025 se répartit comme suit :

– dépenses de fonctionnement : 9 139 883 430 F CFA ;

– dépenses en capital : 19 894 082 762 F CFA.

Les grands projets pour 2025

Le présent projet de budget permettra au Ministère du Numérique et de la Digitalisation de poursuivre des objectifs ambitieux et essentiels pour le développement du Bénin. Il soutiendra la mise en œuvre de réformes structurantes dans le secteur numérique, tout en accélérant la digitalisation des secteurs clés de l’économie nationale et la transformation numérique des collectivités locales. Ce budget favorisera également l’adoption massive du numérique, renforçant ainsi la confiance des citoyens dans ces outils, et garantira un accès élargi à des médias modernes, responsables et porteurs d’une information de qualité. Il est réparti sur les trois (03) programmes du Ministère à savoir :

– PROGRAMME PILOTAGE ET SOUTIEN AUX SERVICES DU MND pour un montant de 2 568 302 575 FCFA ;

– PROGRAMME NUMÉRIQUE pour un montant de 16 428 858 510  FCFA ;

– PROGRAMME MÉDIAS pour un montant de 10 036 805 107 FCFA;

 Les crédits alloués au Ministère du travail et de la fonction publique pour la gestion 2025 s’élèvent à 7.995.442.006 Fcfa répartis en dépenses ordinaires à 7.695.442.006 Fcfa et dépenses en capital estimées à 300.000.000 Fcfa. Il s’agit d’un budget qui a connu une augmentation de 4,07% par rapport à celui de 2024 qui est de 7.682.736.688 Fcfa; une augmentation qui s’explique par les charges de personnel mis à la disposition du ministère.

Les grands projets pour 2025

Le portefeuille actif du Ministère du travail et de la fonction publique pour le triennal 2025-2027 comporte quatre grands projets à savoir le Programme de renforcement des capacités du ministère qui vise la construction et l’équipement des directions départementales. Il est financé pour 100 millions Fcfa au titre de l’année 2025 sur le budget national et s’achève à la fin de l’année. Il y a le Projet d’appui à la réforme et à la modernisation de l’administration publique (PARMAP) qui vise la modernisation de l’administration publique béninoise. Il est cofinancé par le PNUD et la phase 2 est en cours de réalisation; ce qui n’a pas permis d’obtenir le don de 165 millions Fcfa au titre de l’année 2025. Toutefois, la contrepartie nationale de 27 millions Fcfa est prévue. Il y a ensuite le Projet d’appui à la restructuration et à la modernisation de la fonction publique (PARMFP) dont l’objet général est de réformer et de moderniser la fonction publique à travers la mise en place d’un nouveau modèle de prestation de services publics. Il est financé pour 73 millions Fcfa au titre de l’année 2025 sur le budget national. Enfin, il y a le Projet d’appui à la modernisation de la gestion des ressources humaines de l’État (PAMGRHE) qui vise à optimiser des ressources humaines de l’Etat. Il est financé pour 100 millions au titre de l’année 2025 sur le budget national.

Le budget, gestion 2025 du Ministère du travail et de la fonction publique s’inscrit dans la dynamique de l’utilisation rationnelle des fonds publics. Il vise la réalisation des objectifs d’une croissance économique accélérée et de lutte contre la pauvreté en général et la construction d’une administration de développement en particulier.

“Nous pouvons retenir que le budget de l’année 2025 a connu une hausse et ceci rentre bien dans le cadre de la lutte contre les nouvelles menaces qui sont de type asymétrique. Nous avons eu le soutien de l’Assemblée nationale qui a manifesté son désir de nous accompagner. Le budget 2025 est établi à environ 118 milliards Fcfa contre environ 99 milliards Fcfa pour le compte de l’année 2024 soit une haute de 18%. Cet accroissement est dû évidemment à l’accroissement de la menace, à la réponse qu’il faut face à cette menace et les moyens qui accompagnent. Ce budget 2025 est décliné en deux programmes essentiels. Le premier programme concerne le pilotage, le soutien aux services du ministère. Le second programme est la protection du territoire nationale. Le budget se résume à une administration performante au service du soldat mieux protégé, mieux formé, mieux aguerri et disposant du matériel nécessaire pour accomplir sa mission qui est la protection du territoire national (…) Les députés ont été sur le terrain. Ils ont perçu les difficultés de nos militaires, leur résilience et ont également noté avec satisfaction, leur capacité à défendre ce pays. Je voudrais profiter pour dire que contrairement aux pays de la sous-région, le Bénin n’abrite aucun gîte terroriste même si quelques incursions à partir des territoires voisins titillent un peu nos forces de défenses et de sécurité”.

Créée par la loi n°2019-043 du 15 novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin, la CENA est une structure administrative permanente dotée de la personnalité juridique et chargée de la gestion des élections en République du Bénin. Elle a pour missions, entre autres :  la préparation et l’organisation des opérations de vote électoral et référendaire, la formation des agents électoraux, la vulgarisation du code et des textes électoraux ; l’approvisionnement et le déploiement du matériel électoral, l’enregistrement et l’examen des dossiers de candidature, la validation des candidatures, la compilation et la publication des résultats provisoires des élections législatives et de l’élection du duo président de la République et vice-président de la République, la compilation et la publication des résultats définitifs des élections communales, etc.

Au titre de la gestion 2025, la CENA a sacrifié à la tradition en se dotant d’un budget pour son fonctionnement qui s’élève à la somme d’un milliard huit cent six millions sept cent soixante-quatre mille deux cent quarante (1 806 764 240) francs CFA, conformément au cadre de dépenses à moyen terme (CDMT) communiqué par le Ministre de l’Economie et des Finances. Il se décompose en trois (03) grandes rubriques à savoir les dépenses du personnel estimées à 1.096.314.240 Fcfa contre 882.052.000 Fcfa en 2024 soit un taux de variation de 24,29%, l’acquisition de biens et services estimée à 792.950.000 Fcfa contre 703.450.000 Fcfa en 2024 soit un taux de variation de -0,07% et les transferts courants estimés à 7.500.000 Fcfa contre 7.000.000 Fcfa en 2024 soit un taux de variation de 7,14%.

Globalement le projet de budget de la CENA a connu une augmentation de 13,45% par rapport à celui de l’exercice 2024. Cette augmentation s’explique essentiellement par l’augmentation des charges de personnel de la CENA. La diminution de 0,07% (soit 500 000 francs CFA) des dépenses de biens et services par rapport à la gestion 2024 est due à la compensation du même montant au niveau des « autres transferts courants ». Cette rubrique est destinée au versement des cotisations annuelles des organismes internationaux auxquels la CENA est membre.

Crédits additionnels pour couvrir les besoins essentiels de la Cena

La Commission électorale nationale autonome connait actuellement d’énormes difficultés qui entravent son fonctionnement, car elle ne dispose pas d’un budget conséquent qui soit à la hauteur des missions à elle confiées, ce qui affecte sérieusement ses performances. C’est pourquoi, pour l’année 2025, la CENA vient solliciter de crédits additionnels pour un montant de 514 547 000 F pour couvrir les charges ci-après :

renouvellement partiel du parc automobile de la CENA par l’acquisition de cinq (5) hicules……………………………………………. 153 000 000 F ;

prise en charge du nouveau régime indemnitaire pour le personnel d’appui pour compter du 1er janvier 2024 …………………………   361 547 000 F.

Consommation des crédits et difficultés majeures rencontrées

Cette partie est consacrée à la présentation du niveau d’exécution du budget, gestion 2024 ainsi qu’aux difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des activités. Au titre de l’exercice budgétaire 2024, le budget de la CENA s’élève à un milliard cinq cent quatre-vingt-douze millions cinq cent deux mille (1 592 502 000) francs CFA). Au 30 septembre 2024, le budget de la CENA est exécuté globalement à la somme d’un milliard cent quinze millions cent quarante mille deux cent soixante-treize (1 115 140 273) francs CFA, soit un taux d’exécution financière base engagement de 70,02%.

Dans la mise en œuvre de ses activités, la CENA a rencontré des difficultés qui se résument comme suit :

les ruptures intempestives notées dans la fourniture du courant électrique dans un contexte d’absence de groupe de relai, alors que toutes les opérations budgétaires sont informatisées ;

la mauvaise connexion internet due à la vétusté des équipements informatiques, alors que toutes les opérations budgétaires se font par internet ;

l’insuffisance de locaux adéquats pour abriter les bureaux des membres du Conseil électoral et des cadres de la Direction générale des Elections, ce qui réduit les possibilités de recrutement de nouveaux cadres ou l’accueil des stagiaires professionnels ou académiques.

Le projet de budget exercice 2025 de la CENA s’élèvera ainsi à la somme de deux milliards cent sept millions quarante-neuf mille (2 107 049 000) francs CFA, si les crédits additionnels sollicités sont accordés.

 “Le projet de budget gestion 2025 de la Haute Cour de Justice que je soumets à votre bienveillante appréciation est élaboré autour de cette volonté de rénover l’institution afin quelle participe effectivement à l’œuvre de construction de l’Etat de droit et de promotion de la démocratie dans notre pays, le Bénin. Ce projet de budget est conforme au Cadre des Dépenses à Moyen Terme établi et comprend trois grands chapitres à savoir:  les dépenses relatives à l’administration de la Haute Cour de Justice, 684.313.000 Fcfa, les dépenses relatives à la prise en charges des activités diverses de la Haute Cour de Justice 96.000.000Fcfa et les dépenses d’acquisition des équipements de la Haute Cour de Justice, 18.000.000 Fcfa. Pour les premières, le montant 684.313.000 Fcfa couvre les charges du personnel, les activités entrant dans le cadre des sessions de la Cour, les charges d’entretien et les autres dépenses courantes. Pour la deuxième catégorie, la prévision de 96.000.000 Fcfa permettra de faire face aux frais d’étude, de participation aux rencontres statutaires et de paiement des cotisations statutaires. Enfin, une prévision de 18.000.000 Fcfa pour le troisième chapitre concerne les dépenses d’acquisitions d’équipement telles que les matériels informatiques et mobilier de bureau. Au total, le projet de budget 2025 est évalué à la somme de 798.313.000 Fcfa. Comparativement au budget de l’année en cours, on note une progression de 17,70% justifiée essentiellement par la volonté de redynamiser l’administration et d’activer effectivement la fonction juridictionnelle de la Haute Cour de Justice”

Il faut noter que pour la présidente de la Haute Cour de justice, Dandi Gnamou, le challenge est de rendre au cours de cette mandature, des décisions, raison d’être d’une juridiction. Elle entend faire de la Haute Cour de justice, une institution rénovée, judiciairement opérationnelle et au cœur de la redevabilité démocratique

Propos recueillis par Kola PAQUI

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