Très attendu en tant qu’acteur politique engagé au Bloc Républicain (BR), Distel Amoussou a rendu jeudi dernier sur Béninois Libéré Télévision sa copie de lecture sur les derniers développements de l’actualité nationale. En une heure, il est revenu sur les détails brûlants. Et bien sûr sans langue de bois.

Le silence a trop duré et il est sans doute temps pour lui de le rompre. Toutes les questions étaient alors au menu des échanges. Rien n’est mis de côté dans cet entretien exclusif. Et comme à ses habitudes, le militant très controversé du Bloc Républicain (BR) a livré son analyse sur la situation actuelle du pays marquée par une ambiance fin de règne avec en perspective les élections générales de 2026, la polémique lancinante du nouveau code électoral avec la formation du cadre de concertation de l’opposition ainsi que les interpellations de personnalités dont la toute dernière est l’ex-Directeur Général de la Police nationale (DGPN), Louis Philippe Houndégnon. Pour l’invité d’Aboubakar Takou dès l’entame, cette « interpellation » est faite « aux fins de clarification ». Selon lui, dès lors que les dernières prises de parole et de position de l’ancien Général sur les réseaux sociaux « remettent en débat la légitimité et la légalité des institutions de la République, la justice est en droit d’interpeller pour amener à croiser vos arguments contre les textes et lois de la République ». Surtout dans un climat politique tendu, alors que l’opposition à la gouvernance du Président Patrice Talon multiplie les sorties pour une relecture du code électoral.

Sur cette question, le militant du Bloc Républicain (BR) est sans concession. « Ce code est actuellement l’un des meilleurs textes que nous devrions espérer pour asseoir les bases et les racines d’une réforme responsable et sérieuse du système partisan », a-t-il dit avant d’ajouter : « Il serait mieux désormais de confier la gestion de notre pays à un parti politique fort de son idéologie, fort de son organisation, fort de ses militants et de leur profil, fort de sa vision à tous les niveaux qu’à un individu ». Et c’est en cela, qu’il propose à l’opposition réunie désormais dans un cadre de concertation de proposer aux citoyens un mémorandum de vision par rapport à ce qu’elle entend proposer comme gouvernance en alternative à celle de Patrice Talon. « Le tout ne suffit pas de venir faire de l’incantation. Il faut proposer des solutions alternatives aux Béninois », a-t-il déclaré. Occasion pour lui, de revenir sur l’offre politique du Bloc Républicain (BR) pour atteindre ce cap fixé par la réforme du système partisan lors des élections législatives, municipales et présidentielles de 2026.

Concernant l’arrestation fin septembre de Olivier Boko, et d’Oswald Homeky, tous deux considérés comme des proches de Patrice Talon et arrêtés pour des soupçons de projet de « coup d’État ». Et puisque c’est la première fois que Distel Amoussou décide de se prononcer publiquement sur le sujet, il se veut précis et formel. « Je ne peux pas venir en politique sous le leitmotiv de la sécurisation des réformes structurelles et fonctionnelles dans notre pays et soutenir un complot contre la sûreté de l’Etat. C’est une question de logique et de bon sens », affirme-t-il. Il n’est pas question pour lui de se cacher derrière son amitié ou sa proximité avec les mises en cause. Il s’agit du Bénin. Dès lors, tout en refusant de donner un blanc-seing ou un désaveu à l’une ou l’autre des parties impliquées, le militant BR insiste : « Je dénonce avec la dernière rigueur tout esprit complotiste de la remise en cause du fonctionnement des institutions de la République au Bénin. Je ne prêterai pas flanc à cela. Je n’apporterai pas ma caution, et je combattrai, vent debout, toute association tendant à aller dans cette direction (…) S’il y a un combat à faire, c’est dans les urnes, sur le terrain et dans le croisement des idées ».

Enfin, Aboubakar Takou en a profité pour revenir sur une de ces affaires ayant agité l’opinion publique et dont son invité a été au cœur : l’assassinat en 2010 d’Urbain Pierre Dangnivo, cet ancien cadre du ministère de l’Économie et des Finances et dont le procès est depuis lors suspendu. « Yayi Boni n’a jamais tué Urbain Pierre Dangnivo. Cette affaire est un banal fait divers qui a été brodé par des fils politiques qui sont aujourd’hui entrain de céder », tranche cet ancien fonctionnaire de la Direction des Services de Liaison et de la Documentation (DSLD) pour qui, il est temps que la justice « débrode le dossier politiquement et de s’occuper des éléments de base, des faits ». Il a tout de même promis revenir sur d’autres détails de cette affaire et bien d’autres au moment indiqué.

M.M

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