2026 est si près, mais si loin dans les actes. Pourtant, l’Opposition politique ne devrait pas suivre le rythme que le chef de l’Etat a imposé à sa majorité. Pour une alternance au sommet de l’Etat en 2026, il faut se lever tôt. C’est ce qu’ont fini par comprendre les forces politiques de l’Opposition en mettant sur pied, dimanche 10 novembre 2024, un creuset dénommé Cadre de concertation de l’Opposition. Sauf qu’à l’arrivée, une maldonne frappe l’œil.

Le Cadre de concertation de l’Opposition est constitué. Le parti Les Démocrates (Ld) a réussi à faire adhérer l’idée d’un regroupement aux partis Mouvement populaire de libération (Mpl), Nouvelle force nationale (Nfn), Grande solidarité républicaine (Gsr) et le mouvement « Nous le ferons » de Daniel Edah. Manque à l’appel, le 2e plus grand parti de l’Opposition en termes d’élus, Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Tout observateur politique sait que les relations entre l’ancien parti de Boni Yayi et sa nouvelle formation politique n’ont pas toujours été très bonnes. Le passif entre les deux partis, des déclarations jugées impertinentes, de part et d’autre, avaient refroidi les rapports entre la Fcbe et le parti Les Démocrates. Mais en mars 2024, le vote du nouveau Code électoral, en représailles à l’échec d’une nouvelle tentative de révision de la Constitution, avait amené la Fcbe à s’unir au parti Les Démocrates pour demander une nouvelle relecture de la loi jugée encore plus crisogène qu’elle ne l’était avant les tristes événements de 2019 et 2021. En son temps, la Fcbe s’était jointe aux forces de l’Opposition ayant mis aujourd’hui sur pied un Cadre de concertation. C’est d’ailleurs à cette occasion que l’idée d’un regroupement avait pris corps et les uns et les autres devraient travailler ensemble à sa concrétisation afin d’œuvrer pour une synergie et une cohésion de l’Opposition pour de meilleures perspectives pour les élections générales, pacifiques et inclusives en 2026. Le combat était le Code électoral à telle enseigne que la Fcbe, en dénonçant l’exclusion déguisée de l’Opposition des joutes électorales à venir, avait annoncé comme alternative, un futur accord entre la Fcbe et Les Démocrates, en vue de la Présidentielle prochaine. « Nous mettrons nos Maires à la disposition du parti Les Démocrates pour que l’Opposition présente à la Présidentielle, son candidat. Il suffit de faire en sorte que les députés Ld restent intacts ajoutés à nos six Maires. Nous allons travailler à cela », avait rassuré Alain Adihou. Ce combat, celui de la révision du Code électoral, est toujours d’actualité. « Le Code électoral est notre combat. Tant, nous sommes attachés à la paix, que ce code crisogène sera combattu jusqu’à la dernière heure » a d’ailleurs réitéré le vice-président du parti Les Démocrates Eric Houndété, dimanche dernier.

On ne comprend donc pas, qu’au moment de s’engager dans un creuset, la Fcbe ne soit pas au rendez-vous. Le conseiller politique du parti, l’ancien ministre Alain Adihou, le même qui avait représenté la Fcbe à la déclaration commune de mars 2024 contre le nouveau Code électoral, a tenté un justif. « La Fcbe n’a pas été officiellement invitée », a-t-il laissé entendre. Vrai ou faux ? En attendant d’avoir le son de cloche du parti Les Démocrates, on peut craindre que cette situation n’amène la Fcbe à ne pas jouer franc jeu avec l’Opposition en 2026 et vouloir présenter son candidat au risque de pactiser avec le pouvoir. De tels soupçons ont déjà d’ailleurs pesé sur elle en 2021.

Bertrand HOUANHO

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