Depuis quelques jours, les populations béninoises font face à une hausse vertigineuse des prix des huiles sur le marché notamment l’huile de palme et d’arachide ainsi que de l’huile rouge. Une situation à l’origine des grincements de dents. Cependant, selon les clarifications apportées par un responsable du ministère de l’agriculture, la situation était inévitable…

 A en croire Jérémie Dedjan du Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche,  intervenant sur Bip radio,  c’est plutôt le prix de l’huile de palme qui a véritablement connu une hausse. Tout en insistant sur la nuance entre l’huile de palme et l’huile d’arachide, il a fait savoir que la flambée du prix de l’huile de palme était prévue du fait de la baisse prévue des récoltes d’huile de palme en Asie du Sud notamment en Indonésie et en Malaisie et une baisse des récoltes de tournesol et Colza. Toute chose qui a entraîné la flambée des prix des autres huiles sur le marché. Cette baisse prévue a engendré des spéculations au niveau des acteurs spécifiquement des importateurs et exportateurs, a-t-il laissé entendre. Ce qui justifie, selon ses dires, la flambée des prix observée ces derniers jours. Et de préciser qu’au mois d’octobre, le prix des bidons d’huile de 25 litres est passé à 35 000Fcfa voire 40 000Fcfa contre 21 000Fcfa ou 23 000Fcfa il y a quelques semaines plus tôt. « Ce qui a fait que notre huile qui, depuis mars-avril 2023, était à son prix bas autour de 7 à 8 000 Fcfa, actuellement le prix de l’huile rouge est déjà autour de 16 voire 18 000fcfa par endroits » a-t-il ajouté. Pour Jean-Baptiste Noulekoun, vice-président de la Fédération nationale des producteurs de palmiers à huile et importateur d’huile, la principale raison serait un défaut de stock de matière première. Dans son intervention sur le même média, il laisse entendre que la production serait en dessous de la demande, ce qui ne permettrait pas d’alimenter le marché convenablement.

« Tout ce qu’on a produit n’est pas resté sur le territoire. C’est ça qui a causé la flambée du prix de l’huile d’arachide. Les huiles importées ont également augmenté de prix. Cela pourrait encore augmenter davantage » a-t-il alerté.

Selon l’agence Ecofin, l’Indonésie et la Malaisie sont des acteurs majeurs sur le marché de l’huile de palme, comptant tous deux pour plus de 80 % de la production mondiale. La mauvaise santé de l’appareil productif dans l’un ou l’autre de ces deux pays a un impact direct sur le marché international. Citant le rapport Commodity Markets Outlook 2024 de la Banque mondiale, publié le mardi 29 octobre, l’agence annonçait que « les prix de la tonne d’huile de palme devraient augmenter de 4,4 % jusqu’à la fin de l’année 2024 ». « Pour expliquer ses prévisions, l’institution financière met également en avant la baisse de la production attendue en Indonésie et les pertes de récoltes dans certains pays producteurs d’Amérique centrale. Globalement, ces perspectives de hausse des prix… pourraient alourdir la facture des dépenses alimentaires de certaines économies africaines, notamment l’Égypte et le Kenya, respectivement 1ᵉʳ et 2ème importateurs africains, avec des volumes d’achats dépassant annuellement le million de tonnes. En Afrique de l’Ouest, c’est le Nigéria qui sera le plus exposé » informe l’agence Ecofin.

A.B

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